À la recherche d'information [Libre]

Encore une semaine avant que je ne rentre dans ma ville, une grande et longue semaine. Marchant dans les rues désertes de Paris, je cherchais une âme qui vive, qui osait sortir dans le froid de la nuit. Traversant une ruelle sombre, je crue distinguer une ombre se mouvoir au loin et bifurqua donc dans cette direction.

Si c’était un homme normal, je lui demanderai s’il y avait des hybrides, des monstres dans le coin et si c’était un hybride, j’essaierai de le capturer pour pouvoir lentement le tuer et apprendre ce qu’il sait sur les vampires... et puis même s’il ne sait rien, je comptais bien le torturer quand même. Après tout, j’avais une colère de désespoir d’un an à passer sur une personne ou un objet et je préférai la première option. Bien sur, il me restait l’option que cette ombre au loin soit un vampire, même si je n’y croyais pas trop. à moins que ces créatures soient plus stupides que je ne l’aurai imaginé.

M’arrêtant à une bonne distance de l’endroit où j’avais perçu l’ombre, j’éleva la voix pour lui ordonner de ce montrer.

-Montrez-vous qui que vous soyez. Je ne vous veux aucun mal...

//Pour le moment...//

Je ne pus m’empêcher de penser ceci tandis que j’attendait que l’ombre sorte de son cachette.

Je viens de quitter Dylan et continue de longer la rue Rivoli dans le but de bientôt rentrer chez moi. « Chez moi ». Dans le logement que Judas a « libéré » pour moi. Je viens de converser avec un gamin qui a fait, tout comme moi, face à des vampires et pourtant cette idée de retourner à cet appartement me fait toujours froid dans le dos. Je crois que j’ai des habitudes de vie à changer moi. Mais, tout change si radicalement.

Je jette des petits regards discrets et furtifs autour de moi. J’aperçois vaguement une ombre dans une ruelle mais je ne m’attarde surtout pas. S’il s’agit bien d’une personne, car, au fond, peut-être ai-je mal vue, je n’ai aucune envie d’avoir à croiser le propriétaire de cette ombre. Humain, hybride, vampire, ange, paumé de la 5ième dimension, j’en ai ma claque. Finalement, je crois que rentrer dans mon nouveau chez moi histoire d’être tranquille est une idée bien plus alléchante que je l’aurais cru. Ma maman me le disait toujours : je n’ai jamais eu des fréquentations normales. Et voilà que je cites moi-même ma mère dans mes pensées. La fin du monde est proche.

Je remarque alors que « l’ombre » m’a quelque peu suivi.

Je bifurque par ma propre initiative sur une autre rue connexe. Je reste contre l’un des murs d’un des bâtiments. Préfèrent attendre que le type parte de lui-même et que je puisse rentrer dans mon logement en paix. Mais, il se met à parler.

-Montrez-vous qui que vous soyez. Je ne vous veux aucun mal...

Ce genre de parole pourrait sortir bien aisément de la bouche d’un vampire, surtout vu le côté un peu « original » de ces mots. Peut-être que ce n’est qu’un humain comme moi…Peut-être…Mais, malgré tout, je n’ai pas plus l’envie de tomber sur un humain. Je veux seulement rentrer chez moi tranquillement.

Je sors un peu alors de mon coin et jette un regard perplexe à l’homme à quelques mètres de moi.

-Que voulez-vous? Demandais-je avec un air interrogateur, essayant d’avoir l’air plus perplexe que méfiant, pour éviter d’avoir l’air trop étrange. Juste un passant nocturne qui se demande ce que fait un autre passant.

Cela prit quelques minutes avant que je ne voie l’ombre au loin bouger de nouveau. Elle ne se mit certes pas à découvert, mais je savais maintenant qu’elle n’avait pas déserté les lieux.

-Que voulez-vous? L’entendis-je demander. Je ne put retenir un sourire narquois qui se dessina délicatement sur mon visage. C’est avec une voix que je voulais douce, rassurante, que je lui répondit, car au son de sa voix, je ne pensait pas que cela puisse être une femme ou un enfant.

-Et bien simplement vous parler si vous n’y voyez pas d’inconvénient. Je mène une enquête et cherches des informations pertinentes pour arrivé à sa conclusion. J’espèrai que vous vouliez bien répondre à quelques-unes de mes question, M’entendis-je lui répondre.

Un silence pesant s’installa entre nous avant que je ne reprenne la parole, jouant mon personnage à la perfection.

-Cela ne prendra que quelques minutes, moins de cinq si tout se passe bien. Si c’est cela qui vous inquiète. Aussi je garderai toutes les informations pour moi et votre nom ne sera pas divulgué.

//J’espère qu’il va tomber dans le panneau, mais surtout que peut importe la créature que ce soit, hybride, humain ou encore mieux un vampire, il aurait des informations pertinentes à me donner. J’en ai assez de revenir les mains vides alors si je pouvais au moins découvrire où l’une de ses hideuses créatures résidait, je serai le plus heureux des anges... Enfin pour un instant et plus que je ne le suis en ce moment...//

J’en était là de mes réflexions, le regard braquer sur la silhouette que je devinais dans l’ombre de la ruelle. Attentif et attendant la moindre réponse de cet individu qui m’était parfaitement inconnu.

Une…Enquête? Il pique vaguement ma curiosité, bien que je reste un peu méfiant et de plus en plus interrogatif. A qui avais-je à faire? Plus il parlait, plus la réponse à savoir s’il était humain ou non me semblait flou. Qui est-il? Il marque une pause. Un silence. Un silence que je ne brise pas. Je cherche toujours à savoir quelle action et réaction de ma par serait-il le plus sage sans être trop parano.

« Moins de 5 si tout ce passe bien ». Que pourrait-il bien arriver? Et pour quel raison questionnet-il un inconnu croisé par hasard dans la rue? Plus il parle, moins je le trouve crédible.

Peut-être que je ne devrais pas me fier à ma paranoïa non plus. Je ne sais pas. Mon esprit est embrouillé. Il est ainsi depuis ma rencontre avec Lestat. Il a empiré à la suite de ma rencontre avec Judas. Et ma conversation avec Dylan n’a pas arrangé les choses.

Il cesse de parler. Alors, dernière décision Thomas?

Je sors complètement de ma cachette. Plus dans le but de voir plus clairement mon interlocuteur qu’autre chose. Jeune. Peut-être un peu plus vieux que Dylan. Ses cheveux sont orangés, probablement teint. Ses yeux quant à eux sont bridés. Il n’a certainement pas le profil enquêteur ou policier. L’idée qu’il soit alors humain ou que ces paroles soient justes me paraît un peu moins probable maintenant. Mais, je poursuis pourtant la conversation.

-Des questions? Mais sur quel sujet?

Je l’observe un moment.

-Quel genre d’enquête?

Je ne m’approche pas. Je reste là où je suis et lui parle. Je me retiens de lui demander qui il est. Je crois qu’il a déjà à faire avec mes premières questions.

Je le vois enfin sortir de l’ombre et peut enfin l’observer à loisir. Je suis assez fier de moi, et le sourire victorieux que j’affiche pendant quelques secondes le démontre bien. L’homme semblait avoir les cheveux clairs, peut-être blond ou châtain, mais l’obscurité ambiante m’empêchait de le dire exactement. Il portait des lunettes qui franchement n’allait pas, selon mes goûts, avec le reste de ses vêtements. De loin, je supposa qu’il mesurait dans les 1m 80 et à son allure chétive, il ne devait pas peser beaucoup... non vraiment pas.

-Laissez moi répondre à vos questions, mais dans l’ordre contraire que celui que vous avez utilisé pour me les poser.

Je lui souris, d’un faux sourire rassurant, qui se voulait bienveillant. J’utilisait mon potentielle artistique afin de ne pas faire fuir ce vulgaire insecte loin de ma personne et de mes questions.

-Le genre d’enquête que je mène ou plutôt le type d’enquête est au niveau de la ville au grand complet et même du pays. J’enquête sur des meurtres pour tout vous dire. Des meurtres pour le moins assez étranges et selon ceux qui y auraient été mêlé comme témoins oculaires, des meurtres causés par d’étranges créatures non humaine.

Après ces quelques informations, je m’avança vers lui de quelques pas, lui laissant le temps de digérer mes propos avant d’entamer mon interrogatoire.

-Peut-être êtes vous, vous même un témoin de l’un de ses meurtres qui tournent, pour la plupart, autour de Paris. Où encore avez-vous rencontrez l’une de ses créatures que l’on nomment buveur de sang, meurtrier, ou par leur vrai nom vampire. Malgré qu’il y ait aussi ceux que l’on nomme les hybrides, les hommes non hommes, ceux que la société rejette de par leur anatomie différente de la notre.

Je m’avance encore, un sourire satisfait au lèvres. J’espère qu’il va me répondre, sinon je suis prêt à le coincer quelque part pour avoir mes informations par la force. Après tout, s’il se sauve, c’est parce qu’il sait quelque chose qu’il ne veut pas me révélé.

//Cours petite souris... Cours...//

Il sourit. Qu’a-t-il derrière la tête? Ne pas savoir quoi penser de ce personnage m’agace au plus au point. J’ai eu une dure semaine, on ne pourrait pas laisser mon esprit en paix? J’en peux plus de me battre contre moi-même. De toute façon, ça ne sert à rien car je ne tombes jamais d’accord sur aucun point…Ou quand je le fais, je continue de douter ou je regrette. Dur, dur la vie d’un Thomas Cohen parisien dans une situation glauque.

Le type est tout de même enclin à répondre à mes questions. Parfait, ce sera une chose de moins sur laquelle réfléchir. Mais, il a toujours ce satané sourire que je suis incapable de décortiquer. Je crois que je peux toujours laisser tomber et me contenter de connaître le contenu de ses paroles. Alors, je l’écoute, comme s’il ne me restait que ça pour comprendre.

Enquête à niveau local ou national, meurtres…Meurtres. Tiens donc. Je le regarde, curieux d’en connaître un peu plus. Meurtres étranges. Bon, déjà, je ne suis plus sûr de vouloir en savoir davantage. Non humaine. Bon, là, c’est trop. Je me barre dès que je le peux avec grande diplomatie car poursuivre cette conversation ne m’intéresse plus. Assez. Ma rencontre avec Dylan m’a amplement suffit pour cette nuit.

Mais, l’homme s’avance vers moi. Je n’ai rien vu. Je n’ai pas besoin d’en dire plus et il me laissera possiblement tranquille. Mais, attends…Qui est-il? Il est possible qu’il ne soit pas humain…Arf, ma pauvre tête, encore un sujet épineux de réflexions. Au secours!! Si j’ai été témoin de quoi que ce soit? J’ai été témoin de bien des choses. « Vampires ». Il prononce lui-même ce mot. Ce n’est pas une blague. Seigneur…Qu’on me fout la paix!

Et il s’avance encore. Ça l’a de quoi presque m’inquiéter.

-Je n’ai été témoin de rien du tout. Et je crois que vous perdez votre temps. Les vampires n’existent pas.

Mensonge, mensonge, mensonge…Parfois, j'aimerais bien que ce soit vrai. Je ne sais décidément pas ce que je veux. Tout ce que je veux, c'est partir d'ici. M'éloigner de ce type. Et de tout le monde qui pourrait seulement mentionner le mot "vampire". J'ai besoin de dormir, je crois...

J’observais chacun de ses gestes. J’avais lancer mon attaque, à lui maintenant de me montrer qu’il ne valait pas la peine de l’attaquer ou encore de le laisser partir. Bien sur j’était plus enclin à le plaquer contre un mur et le faire souffrir, mais s’il me répondait correctement je pourrais faire preuve de clémence et le laisser s’en aller loin de ma personne... Enfin je verrai bien. Un moment de silence passe avant que l’homme devant moi ose me répondre et quelle réponse alléchante s’était.

-Je n’ai été témoin de rien du tout. Et je crois que vous perdez votre temps. Les vampires n’existent pas.

Mes oreilles frémissent de joie et mes lèvres se relèvent en un sourire qui n’est pas très engageant. Ce jeune homme a répondu exactement ce que je souhaitais. Il a nier tout en vrai et d’une manière qui me laisse supposer qu’il en sait plus qu’il veut bien m’en dire. Très facile si on prend en compte qu’il ne m’as rien dit du tout. Je fais un nouveau pas dans sa direction. La traque allait commencer.

-Êtes-vous certain de ce que vous avancez monsieur. Si j’oses me permettre, les vampires ne sont pas créature d’imagination, mais bien réel. Et je devrais même dire qu’ils sont en nombre grossissant dans les rues de Paris. Ce qui m’amène à croire que vous êtes soit un idiot, ce que nous savons tous les deux que vous ne l’êtes pas, soit vous me cacher quelques informations et faits pertinents. Hors si cette deuxième supposition s’avère être vrai je serai dans le devoir d’obtenir ces informations par la force.

Je fis un nouveau pas dans sa direction, tremblant intérieurement de plaisir à la possibilité de pouvoir toucher son joli minois de mon poing et l’envoyer valser dans les poubelles.

-Alors je réintègre ma question. Avez-vous des informations ou avez vous été témoins de chose et faits étranges dernièrement? Prenez votre temps avant de répondre, je ne suis nullement pressé par une contrainte de temps quelque cela puisse être.

Il sourit. Il n’arrête pas de sourire. Mais, ce sourire-là, lui, précisément lui, ne laisse aucun questionnement. Ce sourire Cohen, ce sourire-là n’est définitivement pas rassurant. Je tombe toujours sur les monstres et les excentriques. Toujours. Je me couperais la main juste pour aller faire un somme et croiser monsieur Tout-Le-Monde. Ça fait longtemps que madame Normalité n’est pas venue me passer le bonjour. J’en ai marre. J’aurais pu ne pas sortir de la nuit mais non. Monsieur Cohen devait faire un caprice. Même la présence de Lestat aurait été plus agréable.

Il avance d’un pas. Si je suis sûr de ce que je dis? Pas du tout. Je déconne pour que tu me laisses tranquille et que je puisse aller m’enfermer entre quatre murs. Les vampires sont réels. Et il semble y croire sincèrement. Qu’ai-je devant moi? Un vampire singulier? Un chasseur de vampire quelconque? Un ange..? Certes, il ne me semble plus possible que ce soit un humain ni même un hybride. Vampire ou ange? Je ne sais pas ce que sont les anges. Je connais leur existence et ça s’arrête là.

Il ne me croit pas quand je dis que je ne sais rien. Suis-je si mauvais menteur? Quoi que…Si c’est un buveur de sang…Il peut probablement lire dans mes pensées…Et les anges? Le peuvent-ils aussi? Je ne le sais même pas. Je ne sais que très peu jusqu’à maintenant. Judas avait raison quand il disait que ma base n’était pas mauvaise « pour un humain ». Pour un humain…En gros, je ne sais rien du tout.

Attends…Qu’est-ce qu’il vient de dire? Par la force? Il rigole? Nuit de merde, nuit de merde, nuit de merde…

Et il avance encore d’un pas.

Il est sérieux. Il repose sa question.

Je recule d’un pas. Alors, je continue à nier en espérant finir par le convaincre? Je dis tout? Je dis que la moitié? J’invente un second mensonge plus crédible? Si je dis tout, il me laissera peut-être en paix…Mais, si Judas l’apprendrait, j’aurais un nouveau problème…Et j’avoue ne pas non plus vouloir me faire passer encore plus comme une merde à ses yeux. Ouais, j’ai un peu d’orgueil. Dire à moitié…Mais, c’est quoi ça dire à moitié? Et pis t’es inspiré pour un nouveau mensonge? Nis tout. Encore.

Je passe ma main dans mes cheveux en soupirant.

-J’sais pas ce que vous me voulez…Je comprends absolument rien de ce que vous parlez…Alors, laissez-moi tranquille et allez déranger quelqu’un d’autre avec vos conneries de psychotique.

Clair. Direct. Mais, est-ce vraiment suffisant pour le convaincre que je ne sais rien?