Découverte des lieux... [PV Ida]

Je suis à Paris depuis maintenant une semaine et je n'ai pas croisé un vampire, n'est-ce pas étrange. Je viens de penser que, peut être, comme à Rome, les miens vivent en sous-sols... Paris n'est-elle pas connue pour ses sous-sols ?

Notre reine, Ida, vit à Paris. Si je m'installe ici, il faut que j'aille la saluer comme il se doit. C'est nécessaire et obligatoire. Je suis donc sorti de mon hôtel à la nuit tombée après avoir revêti un jean noir, une chemise grise et un chandail [HJ: eurk] sombre. J'ai repoussé mes cheveux dans mon dos et je suis parti à la recherche d'une entrée pour ces fameux sous-terrains...

Et j'ai fini par trouver. Ce n'était pas si difficile en fait. Toutes les communautées vampiriques agissent pareillement on dirait: il suffit de passer par un église pour trouver une entrée vers le monde caché de Paris. J'ai choisis Notre-Dame de Paris... Et j'ai trouvé sans difficultés, guidé par mon odorat...

Le problème c'est que maintenant je suis perdu.

Ces couloirs en sous-sol forment un vrai labyrinthe ! J'ai tenté de me repérer mais comme je ne sais pas trop où je vais et bien... j'ai tourné en rond. J'ai rencontré des vampires de temps en temps, mais les parisiens sont peu bavards on dirait... Peu souriants aussi... Je dois admettre que je suis intimidé et plutôt inquiet... parce que je suis maintenant incapable de sortir. Je suis comme pris au piège...

Un carrefour... encore... je prends à droite puis j'avance sur plusieurs centaines de mètres. J'entends des voix sur ma gauche, j'y vais... Mais au carrefour suivant je les ai perdues...

Où dois-je aller ?

Mais quel temps dégoûtant à ne pas mettre une reine dehors. Je renifle l'air avec dédain, sentant peser cette lourde humidité – plus encore que normalement – sur le sous-terrain. En ces cas, toutes les odeurs deviennent plus fortes et se mélangent. En ce moment, celle qui semble la plus forte vient d'un corps en putréfaction planqué je ne sais où. Sans doute un petit animal, parce que les humains ont meilleure odeur une fois morts, une odeur plus sobre, moins sauvage. Je plisse le nez et m'enfonce plus avant dans la noirceur des catacombes, fuyant la proximité avec la surface. Le plus loin je me trouve de la source première d'humidité, mieux je me porterai. Sur ma route, toujours descendant les galeries, je crois l'un de mes serviteurs.

-Bonsoir ma Reine, dit-il en s'inclinant bêtement devant moi.
-Bonsoir Angelo, je dis en poursuivant ma route, tentant de l'ignorer adroitement.

Mais ce petit novice est collant, chose que j'ai remarquée depuis son arrivée ici. Il ne cesse de me poser tout plein de questions et j'ai beau allonger le pas, il reste collé à moi. Brusquement, je me tourne vers lui. Il s'en faut de peu pour qu'il me bouscule mais il se rattrape de justesse – fort heureusement pour lui et moi.

-Que me voulez-vous à la fin ? je gronde. Je suis une femme occupée !
-Eh bien je voulais simplement savoir si…

Je fronce les sourcils, me concentre un moment et entend la fin de sa phrase avant même qu'il ne la prononce.

-Comment pouvez-vous vous imaginer une telle chose jeune Bludworth !? Je ne suis pas le genre de femme qui… qui… Ksss … je feule avant de tourner les talons et de le distancer dans le fin fond des tunnels.

C'est en marchant d'une allure plus que rapide – et de moyenne humeur – que je descends toujours plus bas. Là, j'aurai la paix. Là il n'y aura personne pour me déranger et me rappeler le temps qu'il fait dehors.

-Aïe !

J'ai à peine le temps de réaliser ce qui se passe que je tombe à la renverse. Un bruit mât derrière moi m'indique qu'autre chose est tombé. Avec moult grognements agacés, je me relève avec aise pour toiser la chose qui est entrée en collision avec moi.

-Vous auriez pu faire attention espèce, rat sur pattes ! je rugis.

Insulte totalement dénuée de sens puisque tous les rats ont des pattes, je note.

Alors que je marche sans vraiment savoir où je vais, quelqu'un me percute violemment... Tellement violemment que je suis projeté sur plusieurs mettres... C'est donc forcément un vampire qui a croisé ma route... Il faut dire qu'ici, ça ne peut être qu'un vampire... Je me relève lentement alors qu'une voix de femme m'insulte et me crie dessus. Je vais répondre quand mon regard se pose sur la personne qui a prononcé ces mots.

C'est Elle.

Je ne L'ai jamais vue et pourtant j'en suis sûr, c'est Elle. Ida de Barancy. Je la regarde, surpris. Puis, d'un coup, me rendant compte de mon manque de politesse, je m'incline respectueusement avant de prendre la parole d'une voix cérémonieuse:

"Veuillez me pardonner, ma Reine, j'arrive tout juste d'Italie et j'étais perdu dans les couloirs quand ma route à croisée la votre. J'ai conscience que mon offense mérite punition, Majesté, néanmoins, je vous en prie, soyez indulgente avec moi, je ne suis pas encore habitué à la vie parisienne."

J'ai parfaitement conscience que c'est elle qui m'a percuté et pas l'inverse, mais on ne provoque pas Ida de Barancy. J'accepterais la punition si elle le veut. Je suis toujours courbé dans l'attente de ses paroles quand je me rends compte que je n'ai même pas eu la politesse de me présenter. Je m'incline un peu plus si c'est possible avant de reprendre la parole:

"Permettez moi de me présenter, votre Altesse, je me nomme Andrea. Si je suis venu à Paris, c'est parce que les vampires de Rome ont tous été décimés par une attaque des Anges. J'étais absent de la ville à ce moment, je n'ai pas assisté au combat, mais je n'ai retrouvé aucun corps, même pas celui de mon créateur."

Je me tais, attendant sa réaction. Je sais que je suis porteur d'une mauvaise nouvelle. Peut être sera-t-elle enervée d'une telle information... Et surement devrais-je pâtir de son enervement... Mais je n'en ai que faire, c'est ma Reine et je lui dois obéissance, non ?

Tiens, un nouveau venu. Cela faisait longtemps que nous n'avions pas eu de nouvelles de l'Italie, bien maigre communauté comparée à la nôtre, mais tout de même importante comparée aux autres. Puisqu'il est nouveau, je lui pardonnerai mon impair. J'avais la tête ailleurs et l'odorat brouillé par cette foutue humidité qui me prend au nez et me soulèverait le cœur si j'en avais toujours un. On ne provoque pas Ida de Barancy. J'esquisse un sourire à cette pensée que j'ai captée. Pour la peine, j'oublierai notre collision, lui faisant un signe nonchalant de la main pour l'inciter à poursuivre. Et c'est ce qu'il fait, m'informant de situation chaotique qui règne – qui régnait si je me fie à ses dires – à Rome. Ces salopards d'anges… Décimer un clan au complet.

-Je vous remercie Andrea, vous pouvez vous relevez.

Je devine son soulagement à cette énonciation. Disons que ce genre d'hommages où l'on se rompt le dos me fait plaisir, mais que je n'ai pas envie de voir tous mes sujets avec le dos détruit par les courbettes révérencieuses. Je souris doucement, avec gentillesse, autant qu'il m'est possible d'en montrer, mais mon sourire conserve ce petit peu de haine que ces nouvelles d'Italie m'ont apportée.

-Les anges sont prêts à bien des bassesses pour nous détruire, je le crains. Cette attaque avait-elle été annoncée ou si sont-ils pris par surprise ? En traitres ? Cela ne m'étonnerait pas d'eux. Ils sont si… si vils et dépourvus de savoir-vivre.

Un rire inaudible m'anime. Si Ashael m'entendait… il se moquerait de moi. Enfin, ce n'est pas le temps de penser à ce couillon. Je me redresse, donnant à ma tête le port de reine qui lui est coutumier. Moi qui me demandais pourquoi les Italiens ne nous donnaient plus de nouvelles, pas étonnant s'ils étaient tous morts.

-L'attaque a eu lieu il y a longtemps ? je demande.

[ark ... post nul à chier >3<]

[ca reste une réponse, de toi en plus, donc c'est parfait ^^ j'avais oublié qu'elle lisait dans les pensées...]

Je me redresse comme elle me le demande mais sa question suivante me surprend. Les Anges sont censés prévenir quand ils attaquent ? Je dois dire que je n'en ai aucune idée... Finalement, maintenant que j'y repense, Antonio n'avait-il pas accéléré mon départ ? Voulait-il me protéger ? Je l'ignore... Je l'ignore totalement et cela me frustre au plus haut point. Suis-je un être tellement faible qu'il faut l'éloigner des champs de bataille ? Mon visage se crispe. L'être que j'aimais n'avais donc pas confiance en moi ? Cette simple pensée suffit à me torturer. C'est d'une voix très basse que je réponds:

"Je l'ignore Ma Reine, comme je vous l'ai dit, je n'étais pas à Rome à ce moment là. J'étais en France. Mon créateur tenait à ce que j'élimine moi même les derniers membres de ma famille mortelle et j'étais occupé à cette tache. Ce n'est qu'à mon retour que j'ai découvert le carnage... Que je l'ai deviné plutôt. Il ne restait rien des notres, aucune trace de notre présence passée..."

Sa question suivante me fige. J'étais le seul survivant et je n'ai prévenu personne. Je n'ai pensé qu'à une chose: récupérer ce qu'il me restait de mon amour... Oui, ça fait un certain temps tout de même... Je tente de calculer dans mon esprit le nombre d'années qui me séparent de mon dernier passage dans la capitale italienne... et c'est dans un murmure coupable que je réponds en baissant les yeux:

"Un peu plus de 10 ans, Majesté..."

Dix ans... Dix ans que j'erre à la recherche de cette gamine... Dix ans que je piste la fille de ma soeur... Dix ans sans jamais recroiser son chemin... Dix ans...

Décidemment, je suis un être un faible... pathétique et pitoyable...

[duuh je vais m'enfler la tête … on dirait que c'est honorifique de recevoir une réponse de ma glorieuse personne :P (Ida, couchée !) :P ]

Son explication me convient. Son créateur… N'aurait-il pas pu l'appeler son père ? Enfin… Maintenant que celui-ci n'est plus, il aura tout le loisir de pouvoir m'appeler ma mère. Je souris distraitement. Les vampires abandonnés des leurs – pour causes de décès ou d'abandon pur et dur – deviennent miens par légitimité. Après tout, ne suis-je pas la descendante directe de notre mère à tous ? Il est normal que je me retrouve avec un amas de fidèles à mes pieds. J'émets un grondement sourd provenant du plus profond de ma gorge quand il me dit ça fait combien de temps que le carnage s'est produit.

-Dix ans ? je grommèle. Dix ans et vous n'avez pas pensé nous en avertir plus tôt ? Vous êtes pathétique et pitoyable !

J'ai fait exprès d'utiliser les mêmes termes que lui, histoire qu'il ait bien l'impression que ce n'est que la pure vérité si deux êtres les ont eu à la bouche pour le désigner, lui et sa misérable personne de vampire subalterne. Je soupire, glisse une paume fraîche sur mon front, comme si une goutte de sueur y avait perlé – peu probable, voilà des siècles que je ne sue pas. Je reprends contenance. Ce n'est pas grave. La perte des italiens n'est que mineure, leur communauté l'ayant été aussi tout au long de son existence.

-Si je ne fais pas erreur, tu es donc le dernier de ta communauté. Je suppose que tu espères être accueilli ici comme l'un des nôtres. Ce ne devrait pas être un problème. Tu m'as l'air en santé et tu ne seras pas un poids mort pour le clan.

Je me campe bien droite, levant la tête pour le regarder comme un inférieur. Non, un nouveau disciple ne sera pas de trop.

Voilà qu'elle me reproche d'avoir tardé à la prévenir. N'a-t-elle donc personne qui la renseigne sur l'état des communauté vampirique à travers le monde ? Notre reine s'intéresse-t-elle vraiment à nous ? Je m'incline néanmoins respectueusement devant elle en signe de soumission et d'infériorité appuyée et je murmure:

"Pardonnez moi, Ma Reine, j'étais persuadé que vous n'ignoriez pas une telle information." et pour ne pas faire croire que je la trouve incompétente, je complète: "Mon erreur fut de penser que les Anges s'en vanteraient…"

Mais, en fait, elle ne semble pas vraiment perturbée par cette défaite face à la communauté angélique. Au contraire, elle pense que je suis ici dans le but unique de courber l'échine devant elle. Je ne vois pas l'intérêt de la contredire. Si je dois rester dans cette ville, autant me mêler à la masse. De toutes façons, c'est ce que je suis: un mouton… Et c'est bien ce qu'elle semble vouloir. Un mouton et un combattant. Ma haine contre les Anges ne peut que lui servir, je suppose. Je me redresse quelque peu et hoche la tête une fois avant d'ajouter:

"Si je peux me rendre utile au clan, Majesté, cela serait effectivement un plaisir de pouvoir y être intégré… D'ailleurs, je crois bien m'être perdu en tentant de trouver le centre de la ville souterraine. C'est non seulement un honneur, mais aussi une chance pour moi, de vous avoir rencontrée. "

Et hop, encore quelques courbette… Je crois que j'ai donné assez pour la prochaine décennie, là, mais s'il était encore là, Antonio serait fier de moi. Son image revient devant mes yeux et un doux sourire se dessine sur mon visage.

Le vampire qui se dresse devant moi ne m'épargne pas avec toutes ses courbettes. C'est bien agréable j'en conviens, mais il va finir par m'étourdir à force de se pencher, de se relever et de se pencher encore plus bas. Je souris, étalant devant lui mon sourire blanc et étincelant, parfaitement droit à l'exception de mes canines légèrement avancées devant les autres dents. Je tends la main à la fin de son soliloque – ce n'est pas que je n'aime pas l'entendre parler, mais je préfère de loin m'écouter monologuer – les doigts courbés vers moi, par en bas. Ce que j'attends ? Haha ! Tout le monde me connaissant saura le deviner. Ce si agréable baisemain qui me fait sourire et rougir de plaisir à chaque fois. C'est la moindre des politesses que ce nouveau vampire me l'offre, à genou devant ma gracieuse personne.

-Je me ferai un plaisir de vous accueillir. Vous ne pouviez pas mieux tomber que sur moi. Les temps sont durs, le peuple est méfiant. Comme vous venez de l'extérieur, ils vous auraient sans doute un peu malmené avant de vous emmener à moi. Mais il faut comprendre leurs craintes. Les anges se font de plus en plus vindicatifs. Ils veulent notre peau, à n'importe quel prix.

C'est pour cela que du sang neuf ne nous fera pas de tort. Les rangs se font plus minces, et la bonne chaire est difficile à trouver. Oh nous nourrir n'est pas encore un problème. C'est la matière première des bons vampires qui manque. Si nous enlevons les anciens, il n'y a plus grand-chose dont nous pouvons nous vanter.

-J'espère que vous serez à votre aise parmi nous.

[excuse moi, c'est vraiment mauvais]

Ils veulent notre peau à n'importe quelle prix… Oui, ça j'avais remarqué… Je retiens un soupire à ces paroles et incline légèrement la tête. Sa main tendue est très explicite par rapport à ce qu'elle attend de moi. Je souris intérieurement, quand Antonio m'a appris à faire un baisemain je m'étais moqué de lui en certifiant que ce n'était plus de notre époque et que plus personne ne le faisait. Lui, avait soutenu que savoir me montrer digne et poli en toutes circonstances me sauverait le vie. Il avait raison apparemment et bien m'en a pris de suivre ses cours malgré mes réticences. Je pose un genou à terre alors que ma main se saisit de la sienne. L'idée est de ne pas déplacer sa main. Je dois apposer mes lèvres sur son dos sans la faire monter ni la faire descendre. Ceci fait, avec révérence, je me relève. J'ai toujours été un bon élève.

Je ne sais pas quoi faire… Je voudrais bien visiter la cité souterraine, connaître un peu mieux cet endroit, découvrir les commerces et les liens qu'ont les Vampires parisiens avec les autres Vampire ou les humains, voir si, ici aussi, il y a des combats d'Hybrides… Mais je ne peux décemment pas lui demander de me servir de guide… Ca ne serait pas vraiment approprié. Découvrir la ville, je le ferais de moi même… Mais les sous-terrains sont de vrais labyrinthes. Ca doit être pour éloigner les mortels, mais tout de même… Je finis par demander, en me disant que ce n'est pas déplacé:

"Certains de nos frères vivent-ils dans les catacombes où ont-ils tous un logement en ville ?"

J'ai entendu dire qu'elle partageait ses pouvoirs avec ses enfants, mais lui demander confirmation d'une telle rumeur serait vraiment insultant… voir revendicatif. Et ce n'est pas mon genre. Pourtant, d'après Antonio, il est rare qu'un Vampire naisse sans pouvoir particulier et c'est mon cas. Il m'a affirmé que pour avoir un pouvoir, il faudrait que j'attende que le temps fasse son œuvre ou que notre Reine m'en donne un… En même temps, je n'ai pas vraiment besoin d'un pouvoir particulier, je suis juste à la recherche de cette… Un idée me vient…

"Y a-t-il beaucoup de ces Hybrides à Paris, Ma Reine ?"