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Ida de Barancy
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MessageSujet: Partager ma gloire ? ! [pv Ashael]   Partager ma gloire ? ! [pv Ashael] Icon_minitimeMar 3 Juil - 1:28

23 heures 21. Que fais-je encore à l'intérieur à cette heure, avec tous ces vampires inférieurs qui parlent de leurs insignifiants problèmes ? L'un a perdu sa compagne aux griffes d'un ange la semaine dernière. Et alors ? Moi mon seul amour est mort par vos mains à vous ! N'est-ce pas beaucoup plus misérable ? Je mériterais cent fois plus que vous tous de me plaindre. Non, un million de fois plus ! Dieu que je m'ennuie dans cette caverne. Je m'ennuie. Vous comprenez cela ? La gracieuse, la magnifique et la révérencieusement noble Ida de Barancy s'ennuie pour mourir auprès des siens. Je souris amèrement. Mourir. Voilà un cap que j'ai franchi il y a de cela fort longtemps déjà. Combien de temps déjà ? Nous voilà en 2007 je crois – je perds le fil avec le temps – et quand j'ai été mordu c'était en … C'était quand ? Je pousse un léger feulement, agacée par mon oubli. Quand je commence à compter les années, c'est que je m'ennuie vraiment plus que je ne peux en supporter.

23 heures 25. Brusquement – mais toujours élégamment – je me lève de mon trône de pierre où je me tenais droite comme la reine que je suis. Les vampires bavards cessent leurs babillages pendant un court instant, juste le temps que je marche dans leur cercle et sorte de la crypte. Mais dès que j'ai passé la porte de pierre, j'entends leurs sales voix qui se répercutent en écho dans les souterrains.

23 heures 37. J'émerge des catacombes, dans une forêt près d'une vieille chapelle à l'abandon, près du centre ville. L'air frais de la nuit me caresse le visage. Je marche avec précaution, soulevant ma royale jupe blanche pour éviter de la salir. Mais mon pas est si rapide et si léger que mêmes les pointes de mes talons ne s'enfoncent qu'à peine dans la terre humide. Sur le bord d'une route plutôt passante, je hèle un taxi, qui s'arrête aussitôt à proximité de ma personne. Le chauffeur, un petit homme à la moustache fantaisiste, me demande où je veux aller. Je lui indique l'adresse d'un chic hôtel du quartier de l'Opéra.

-Ça fait une sacrée distance ma petite dame. J'espère que vous avez de quoi payer.

Je le rassure en riant doucement, renversant la tête vers l'arrière comme le doit une femme de mon chic. Je m'assure qu'il oublie de démarrer le compteur. Oh qu'on ne se méprenne pas. J'ai largement de quoi payer. Mais je n'ai pas envie que les mains grasses de cet homme touchent à mon argent. Je suis même déjà un peu mal à l'aise d'être assise dans son taxi misérablement pauvre en ornement. Au moins, je me dis que je l'embellis de par ma simple présence, présence qui semble fort plaire à cet homme. Le pauvre. Je ne peux m'empêcher de le plaindre. Être réduit à conduire les gens riches pour parvenir à nourrir sa famille. S'il n'était pas chauffeur de taxi, je suis persuadée qu'il n'aurait même pas les moyens de se payer une voiture bon marché.

-Vous êtes de sortie ce soir ? me demande-t-il. Vous êtes ravissante.

Oh mais je le sais. Je ne sors jamais sans me mettre sur mon trente six. Ce serait indigne de ma personne. Je hoche la tête, le remercie d'un langoureux regard dans le rétroviseur, qui manque de lui faire faire une fausse manœuvre en conduisant. Je rigole alors qu'il redresse le volant, tout énervé de sa faute.

-Que vous êtes maladroit, je m'esclaffe. Pour répondre à votre question, oui je suis de sortie. J'ai entendu dire qu'il se donnait une réception à l'hôtel. Je suis friande de ce genre d'évènements que ne peuvent se permettre les gens qui ont de la classe et de l'argent à en faire baver les pauvres.

23 heures 52. La voiture s'arrête devant l'entrée somptueuse du palace. Dehors sont stationnées de belles voitures pleines de cachet. La prochaine fois je viendrai à pied plutôt que dans un taxi. Au moins, personne n'est à l'extérieur pour me voir débarquer de cette chose et je mettrai cette solitude à profit pour faire une entrée digne d'un bal des temps anciens. Tout le monde posera son regard sur moi et je me sentirai admirée comme je dois l'être. Le taxi repart sans que j'aie eu à débourser le moindre sou. Comme si moi, j'allais payer pour un service aussi médiocre. Il n'y avait même pas de champagne à l'arrière de cette voiture. Et puis sa couleur … N'en parlons même pas. Non. La prochaine fois, j'aurai droit à un joli cabriolet noir et rutilant comme un nouveau modèle. Ce sera le dernier cri des voitures de luxe qui me déposera à la prochaine soirée mondaine.

Minuit vient de sonner quand je franchis les portes de l'édifice éclairé de façon extravagante. Il doit illuminer la rue au grand complet. Et maintenant que j'y ai fait mon entrée, c'est Paris au grand complet qui en sera illuminé. Je souris alors qu'un très chic employé de la place me prend la main pour me conduire à l'entrée de la grande salle. Deux autres garçons habillés pour l'occasion poussent la porte et m'annoncent.

-La comtesse de Barancy, clame l'un d'eux.

Je sais bien que je suis la seule dame qu'ils ont annoncée de la sorte, mais je n'ai pas pu résister à l'envie de lui donner le réflexe de le faire. Je me sens comme dans mon jeune temps, quand les gens d'importance étaient nommés avant de faire leur entrée. Je suis une personne importante. Mais ces humains ne le savent pas. Qui est donc cette comtesse dont il n'ont jamais eu la chance d'entendre parler ? Maintenant toutefois, tous leurs regards sont fixés sur moi, vêtue de ma somptueuse robe gris-perle, mon corsage qui dévoile une gorge aguichante sur laquelle tombe avec élégance une rivière de perles claires. Je souris modestement – enfin presque modestement – devant tout ces regards admiratifs et jaloux de ma beauté. Je fais un pas en avant et…

-…accompagnée du Vicomte de Tizac.

Quoi ? Je stoppe net. Je n'étais pas accompagnée. J'étais seule dans cet ignoble taxi. Qui a donc l'audace de venir s'incruster dans mon moment de gloire ? Je suis furieuse. Mon entrée glorieuse est gâchée. Le sot qui aura eu la présomption de se sentir assez bon pour moi se verra puni à la suite de cette soirée. Mais pour ne pas perdre la face devant mes admirateurs, je continue de sourire en me tournant un peu pour découvrir qui s'est improvisé vicomte, car je doute bien avoir à faire à un véritable noble.

Mon regard se fige en croisant les yeux bleus brillants d'un homme que je ne connais que trop bien pour le mépriser ouvertement depuis des siècles et des siècles, amen. Je devine que mes joues se teintent de rose sous le coup de la colère. C'est dingue tout de même. Du peu de sang qui se trouve dans mon corps, pourquoi diable doit-il se précipiter en totalité dans mes pommettes délicates ? Je pince les lèvres, essayant de garder la face.

-Ida, dit le faux vicomte en me tendant son bras en souriant.

Tout mon être frémit. Si je n'étais pas devant des centaines de personnes, je lui arracherais la tête de mes mains, lui ferais regretter de s'être pointé ici, dans mon domaine. Je prends son bras avec élégance et lève le menton, regardant droit devant moi.

-Ashael, dit la fausse comtesse alors que nous commençons à descendre les escaliers du hall.
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MessageSujet: Re: Partager ma gloire ? ! [pv Ashael]   Partager ma gloire ? ! [pv Ashael] Icon_minitimeJeu 5 Juil - 23:05

La sonnerie d’une ambulance retentit au loin, son habituel et continuel qui résonne constamment à mes oreilles lorsque je visite Paris. À cela s’ajoute la cacophonie des passants, le vrombissement des voitures qui défilent sur ma droite et la musique des bars qui semble se frayer un chemin jusqu’à moi. La rue dans laquelle je circule d’un pas lent et mesuré est éclairée par de hauts lampadaires et inondée de corps chauds et humides qui rient, qui discutent, qui s’exclament joyeusement et qui se compose uniquement d’Humains. Oh si, quelque fois j’ai cru remarqué la silhouette élancée et musclée d’un Ange, mais je me détournais et empruntais une autre rue, tâtant d’une main curieuse le chapeau noir posé sur ma tête qui referme ma longue chevelure argentée. Je ne veux pas être remarqué et mon anonymat en ces lieux, j’y tiens mordicus. Par ailleurs, j’ai croisé plusieurs Vampires sur mon chemin. L’envie de les écraser me rongeait douloureusement, cependant la place et l’heure n’était pas au combat. Je préfère plutôt prendre en otage un Vampire isolé, le transporter dans ma demeure où je pourrais me divertir.

Alors, que font les Humains la nuit ? Boire une bière avec des amis ? Que font-ils lorsque leur humeur n’est pas enjouée ? S’installer dans un coin isolé afin de réfléchir, se morfondre sur l’épaule d’un compère, pleurnicher, rêver, se suicider ? Que fait un Humain ? Certainement pas arracher des lambeaux de peau à tout ce qui est vivant comme ces Vampires…. Absent, j’hausse les épaules et fronce les sourcils tout en poursuivant ma randonnée sans but précis. Au loin, la Tour Eiffel, belle et illuminée, attire mon regard durant l’espace de quelques instants. Ce que les Humains peuvent faire pour remplir leur horaire ennuyant. Je me demande bien qui a eu l’idée d’ériger un tel monument sans fonction. Dans ma Cité, tout a une utilité et je dir…Un corps solide heurte ma poitrine avec brusquerie. Je chancelle, je recule, papillonnant des paupières comme un abruti et je suis vite rattrapé par une main.

-Oh…Désolé Monsieur ! Comme je suis maladroite ! s’écria alors une voix de jeune femme effrayée.

Incertain, je recule d’un pas et foudroie la femme en question d’un regard neutre et dépourvu de toute expression. Celle-ci frissonne visiblement et tente de m’adresser un sourire qui se veut rassurant alors qu’il est crispé et figé d’angoisse. Idiote. Tes yeux te servent à regarder et non à entrer dans le premier passant venu. Ah, les Humains.

-Faites attention lorsque vous marchez, vous allez tomber sur une personne bien moins tolérante que moi, je dis dans une voix où nulle émotion ne vient la briser.

Je pense bien sûr à Ida de Barancy, verrue à mon pied qui s’agrippe désespérément. La tolérance n’étant pas l’une de ses qualités, si qualité elle possède, elle aurait assurément battu cette pauvre fille pour avoir percuter sa personne ou mieux, elle l’aurait tout simplement tuée comme pénitence. La jeune femme hoche vigoureusement la tête et prononce des excuses d’une voix chevrotante. Imperturbable, je poursuis ma route, percevant les gloussements de la fille ainsi que ceux de ces amies. Les humains sont étranges, j’ai beau les observer depuis des temps immémoriaux, je ne les comprendrais jamais, mieux ne jamais les comprendre également.

Mon regard se promène sur la foule au moment où je distingue une silhouette que je connais que trop bien disparaître dans un immeuble d’aspect respectable. Mue d’une étrange volonté, j’enjambe le peu de distance me séparant d’un hôtel luxueux où de riches personnages festoient. Les portiers en livrée noire me lancent un coup d’œil avant de m’ouvrir la porte cérémonieusement, voyant en moi un homme riche et puissant. Puissant, certes j’en conviens. Riche ? Dans ce monde-ci, nullement.

Une fois à l’intérieur, un arôme piquant vient taquiner mes narines et un jeune homme aux joues empourprées par l’essoufflement accoure dans ma direction. Noblement, il s’incline devant moi, porte sa main à son béret élégant et inspire profondément. Alors qu’il reprend son souffle, j’inspecte les alentours. Le candélabre illumine une pièce ravissante où une fontaine de marbre embellit l’espace. Ici et là, je vois des groupes de personnes discutant, patientant avant de pénétrer dans la salle d’en face, là où plusieurs individus attendent d’être présentés devant tous. Je la discerne sans difficulté.

-Monsieur, fait alors le jeune homme. Puis-je vous débarrasser de votre manteau et de votre chapeau ?
-Ce ne sera pas nécessaire, dis-je en le contournant, enlevant mes gants de cuir souple.

Je l’ignore à la perfection, la seule personne qui importe est cette femme qui se fait nommer comtesse de Barancy, erreur monumentale. Si elle savait son triste passé et le nom de ses parents, elle irait sans aucun doute se cacher quelque part, pleurnichant de désespoir. Ce que les Vampires sont bêtes. Pour toute réaction, je secoue doucement la tête avant de souffler au héraut le nom sous lequel j’apparais ici, dans ce piètre monde.

-Accompagnée du Vicomte de Tizac.

Ida s’immobilise en plein mouvement, je vois ses muscles se bander de fureur, je la vois qui se crispe, qui s’enrage, qui menace de tout abattre autour d’elle. Curieusement, je trouve ceci amusant. Oui, amusant. Étonnant, n’est-ce pas ? Ida est peut-être la seule femme, la seule créature, qui puisse m’apporter un quelconque amusement. Elle se tourne avec grâce dans ma direction et se fige, son visage se décompose avant de reprendre son air hautain et exécrable, celui qu’elle arbore la plupart du temps. Elle aurait pu être qualifiée de magnifique sans cette expression si laide. Je me délecte de ses joues rouges et du pincement serré de ses lèvres.

-Ida, je fais en m’avançant vers elle tout en lui tendant mon bras.

-Ashael, me dit-elle en entourant mon bras du sien, redressant son menton avec une fierté royale où se décèle une note de défi.

-Veillez, je vous prie, sourire comme si vous étiez heureuse de ma présence, vous semblez aussi coincée qu’une roturière venant de se faire pincer les fesses.

Ida tique, la comparaison avec une femme de bas étage doit avoir frapper de plein fouet son orgueil si chatouilleux. Mais un sourire se dessine sur ses lèvres, radieux et chaleureux, tout le contraire de ses yeux froids, vides où je peux y lire la rage qui la consume. Nous descendons les marches de l’escalier recouvert d’un tapis rouge, observés par une centaine d’yeux curieux. Une musique mélodieuse provenant d’une estrade à l’extrémité de la pièce insiste les invités à se mettre à valser.

-Et vous, siffle Ida tout en gardant un sourire franc et gracieux. Aillez l’air d’un homme ravi d’être en ma glorieuse compagnie, cet air neutre et distant vous donne une ressemblance frappante avec un crapaud.

C’est à mon tour de tiquer. Un crapaud ? Je m’efforce de me composer une expression plus aimable, plus humaine, mais peine perdue. Mon visage, étant indépendant de moi, refuse de s’adoucir.

-Vous êtes lamentable, me souffle-t-elle lorsque nous sommes sur le plancher ferme, entourés de couples qui nous examinent avec minutie.

Je dois avouer que notre…couple doit attirer l’attention. Deux personnes raffinées, dotées d’une beauté inhumaine attirent l’œil. Toutefois, que l’on me regarde ne me préoccupe point, mais cela semble émerveiller Ida qui brille de bonheur et d’arrogance.

-Lamentable dites-vous ? Alors que vous affichez un regard extatique.

Ida grince des dents sans cesser de sourire. La douleur de ses joues doit être aigue, je n’ai jamais vu des lèvres étirées aussi longtemps.

-Je n’affiche pas un regard extatique, marmonne-t-elle sans que sa bouche ne remue.
-Oh Ida, très chère, je dis en élevant la voix. Accordez-moi la faveur de danser avec moi.

Ida bronche à nouveau.
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MessageSujet: Re: Partager ma gloire ? ! [pv Ashael]   Partager ma gloire ? ! [pv Ashael] Icon_minitimeJeu 26 Juil - 21:40

Danser ? Avec cette créature qui a la prétention de se proclamer divine ? Sait-il seulement que cela implique de la grâce pure et des mouvements compliqués et parfaitement ordonnés ? Est-il conscient que moi, Ida de Barancy, héritière de la race vampirique, suis une fervente amatrice de cette activité mondaine et que je déteste les piètres danseurs ? Sait-il seulement les moqueries qu'il risque de s'attirer en m'offrant si galamment son bras pour une danse ? Est-il fou de m'offrir une telle chose ? A-t-il conscience que s'il a le malheur de marcher sur mon pied ne serait-ce qu'une fois, j'aurai une raison suffisante pour lui arracher ses foutues ailes plume par plume à la seconde même ? On n'écrase pas le pied d'une grande dame, et quand on est aussi médiocre qu'un ange, on ne prend même pas le risque inconsidéré de l'inviter à danser ! Toutefois…

-J'accepte avec la plus grande humilité de daigner vous accorder l'honneur de me conduire pour une danse, Vicomte, je siffle en le regardant avec un mépris habilement dissimulé.

Je m'approche de lui en accrochant mon bras au sien, un sourire figé sur le visage, présent uniquement pour l'apparence, pour ne pas déplaire à ces humains que je considère depuis toujours comme mes plus dévoués sujets, étant tellement influençables de nature. Ashael et moi poursuivons notre route dans la salle bondée, nous frayant un chemin parmi les mortels, ceux-ci s'écartant sans faire d'histoire devant notre duo. Les gens nous regardent, et j'adore cette sensation d'être au centre de tout. D'ailleurs, nous arrivons au centre de la piste de danse, un grand espace s'étant crée autour de nos deux corps. Je dois avouer que même avec mon talent divin pour jouer la comédie, j'ai du mal à me convaincre moi-même de l'impression que je voudrais donner au public. Ce que je voudrais, c'est qu'ils croient que le vicomte et la comtesse forment un duo uni sur tous les plans. L'ennui, c'est que la dame et le monstre derrière ces deux personnages se vouent le plus profond des mépris que rien, ni même la plus forte comédie, ne saurait camoufler. Du moins chez les gens évolués, car ces ridicules humains ne semblent s'apercevoir de rien. Ragaillardie, je lève les yeux vers mon partenaire et pose sa main sur ma taille, hochant la tête pour lui signifier que s'il ne sait pas où poser l'autre, ce petit jeu s'arrêtera immédiatement. Je suis rassurée – ou ennuyée – quand il glisse ses doigts sur la peau douce de mon épaule.

-Vous êtes prête très chère ?

-Toujours prête à vous voir humilié mon brave, je dis dans un sourire.

-Vous pourriez être surprise madame, souffle-t-il à son tour.

Ah oui ? Vraiment ? Notre seigneur des anges serait-il doté d'un talent inconnu pour la danse ? J'en serais fort étonnée. Tout du moins pourrait-il avoir entendu parler de ce qu'est une valse. J'en souris déjà. Cela risque d'être une soirée des plus amusantes.

-Monsieur, je glisse d'une voix suave tout en ne le quittant pas du regard, savez-vous au moins ce qu'est une valse ? Le Foxtrot ? Le Tango ? Qu'est-ce qu'un slow ? Une cha-cha ?

J'attends, impatiente de savoir à quel genre de danseur j'ai affaire. Pendant une seconde, je lis dans ses yeux bleus qu'il s'interroge, et mon sourire n'en est que plus grand. Merveilleux. Je vais donc pouvoir l'humilier à ma guise.

-Je crains, ma chérie, que ces noms n'aient même jamais effleuré mes oreilles.j'en souris d'aise et m'apprête à lui remettre sous le nez sa médiocrité en reculant d'un pas pour qu'il me lâche. Toutefois, dit-il en reprenant mon poignet avec autorité et en glissant ma main dans la sienne, mes talents sauront vous étonner. Je serais d'ailleurs peu surpris que vous ayez du mal à me suivre.

Du mal à suivre ? Imbécile. Ne savez-vous donc pas que depuis des centaines d'années j'ai pratiqué toutes les danses connues et inconnues ? Du mal à suivre ? Elle est bonne. Je suis une déesse de la danse et n'est pas né l'homme qui me fera perdre la cadence. J'éclate d'un rire ironique.

-Eh bien nous verrons bien qui de nous deux sera le plus étonné, je grince.

Comme si le chef d'orchestre avait vu que nous étions prêts – j'y suis à peine pour quelque chose – il relance d'un coup de baguette. Aussitôt, les instruments et les musiciens prennent vie pour ce que je crois d'abord être mon plus grand plaisir. Mais rapidement, alors que je crois que nous sommes partis pour une valse, je perds mon assurance. Que se passe-t-il donc ? Que sont donc ces pas de danse qui me sont inconnus ? Je fais tout mon possible pour rester dans la mesure que m'impose mon meneur, mais j'avoue que j'éprouve quelque difficulté technique. Suivant ses pieds, je l'interroge du regard.

-Vous ne connaissez pas, Dame ? Pourtant il s'agit d'une danse très connue…

J'ai beau faire marcher mes méninges royales aussi fort que je le peux, je ne parviens pas à mettre de nom sur cette danse mystérieuse.

-… chez les miens.

Oh, là était le piège. Je souris comme je le peux. Il l'a fait exprès et je le sais. Je connais cet ange et je sais que pareille mesquinerie lui est coutumière, surtout à mon égard. Je mets un moment à comprendre les pas qu'on m'impose, puis je parviens à un équilibre presque parfait. Je dois admettre que performée par deux – je dis bien deux – personnes la connaissant parfaitement, ce doit être merveilleusement beau. Je ne dis pas que ça ne l'est pas. Ma simple présence physique suffirait à embellir la plus laide ou répugnante des pratiques.

-Après coup, je murmure, ce n'est pas si compliqué que cela. Êtes-vous surpris ?

-Et vous ?

Nous ne répondons ni l'un ni l'autre à nos questions, ennuyés que nos projets d'humiliation réciproques n'aient pas fonctionnés comme nous l'aurions désiré. Nous dansons encore un moment. La musique s'arrête comme elle a commencé. Gracieusement, nous effectuons une discrète révérence visant plus à nous saluer entre nous qu'à inonder le public d'admiration. La musique reprend, nous nous écartons pour laisser la place aux autres. Instinctivement, je quitte mon partenaire pour me diriger au comptoir, pour me commander une délicieuse rasade de whisky. J'ai presque oublié la présence indésirable d'Ashael quand j'entends un raclement de banc juste à côté du mien. Je vole une gorgée à mon verre avant de le faire tourner entre mes doigts, entre mon regard enivrant et la lumière du bar.

-Vous savez Vicomte, vous n'êtes pas un si piètre danseur que je l'aurais cru, bien que votre rang n'en laisse rien paraître.

-Je dois avouer que j'ai été agréablement surpris de constater que vous n'êtes pas aussi disgracieuse dans vos mouvements que dans vos paroles éhontées, qui ne siéent guerre à votre statut.

Sans rien ajouter, je lui tends mon verre, qu'il prend dans ses mains sans en boire. Notre échange d'insultes discrètes et distinguées est laissé un moment en suspens.

-Vous savez que je ne bois pas d'alcool, Ida, dit-il en examinant le breuvage avec méfiance.

Je hausse les épaules puis secoue la tête doucement. Je sais que son peuple ne le tolère pas, mais je n'ai jamais été avertie que lui-même ne buvait jamais. Après tout, il aurait pu n'avoir donné cette caractéristique à son peuple que par caprice d'artiste. Pas obligé qu'il lui ait tout transmit ce qu'il possédait.

-Non, je l'ignorais.

Il me redonne mon verre, que je termine avec lenteur avant d'en commander un second. Il me regarde avec un air sévère.

-Vous ne devriez pas boire autant, dit-il.

Je hausse les épaules. Un peu d'engourdissement ne me fera pas de tord. Malheureusement, cela fait très longtemps que l'alcool ne m'a pas donné la moindre sensation de flottement, même après de trop nombreux verres.

-C'est mauvais pour votre santé, ajoute-t-il.

Comme s'il s'en inquiétait réellement, alors que son plus grand rêve serait de me voir mourir sur le sol, juste devant lui.

-Et si nous allions prendre l'air au balcon, je propose.

À l'air qu'il affiche, je constate avec satisfaction que c'est à mon tour de le prendre au dépourvu. Je souris fièrement avant de vider mon whisky d'un trait.
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MessageSujet: Re: Partager ma gloire ? ! [pv Ashael]   Partager ma gloire ? ! [pv Ashael] Icon_minitimeSam 4 Aoû - 23:14

( le post est court, pardonne-moi, ferai meilleur la prochaine fois...étais vraiment pas inspirée...tu n'avais qu'à ne pas me déconcentrer sur msn ! )

-Et si nous allions prendre l’air au balcon ? dit-elle en affichant un sourire ravissant.

Le balcon ? Quel balcon ? Je la regarde vider son verre contenant un liquide doré comportant une forte odeur amère. Ce qu’elle lit sur mon visage semble l’amuser, la réjouir, elle vient de me désarçonner, utilisant mes propres tactiques. C’est alarmant. Avant même que je ne puisse ouvrir ma bouche, ma compagne glisse sensuellement son bras autour du mien et nous avançons au travers la foule qui se divise, nous laissant passer, nous contemplant avec admiration.

-Regarde comment ils m’observent, s’émerveille Ida en souriant de plus belle. Eux savent reconnaître la véritable beauté.

-Vous vous trompez ma cher. Ils sont épouvantés devant votre laideur, mais ils ont la décence de vous la dissimuler derrière un masque d’adoration.

Les joues d’Ida s’empourprent avec une telle fureur que je crains qu’elle ne fonde sous cette subite chaleur. Nous pourrions même faire cuire un œuf sur cette peau brûlante et rouge. Je réprime un sourire narquois, avale un commentaire désobligeant qu’une reine, non une idiote affublée d’une couronne ne pourrait consentir à écouter ou à assimiler. C’est triste de constater qu’une personne de cette trempe ne peut voir la vérité en face d’elle, tout de mê…

-Aïe ! je siffle en écarquillant mes yeux.

Ida m’adresse un sourire triomphant, appuie davantage sur le talon de sa chaussure qui s’enfonce douloureusement dans mon pied avant de le retirer aussi vite qu’il s’y était planté. Rejetant avec grâce sa chevelure sur son dos d’un mouvement de main, elle se redresse, adoptant son port de reine et me toise de telle façon que j’ai presque l’impression d’être un misérable insecte à ses pieds. Presque. Nul ne pourrait me faire sentir petit et sale. Oh…peut-être que si, mais ce n’est pas Ida.

-Oh ! fait aussitôt la Vampire en plaquant innocemment une main sur sa bouche. Le Vicomte de Tizac a le pied douloureux ? Si ? Ce qu’il est fragile !

Diablesse. Toujours aussi imperturbable, quoique mes lèvres pincées doivent démontrer de…l’agacement, je lui emboîte le pas, désireux de prendre un peu d’air frais et de m’enfuir de ses regards humains. Ida ricane encore de son coup bas, me jetant des coups d’oeils ironiques, quelques répliques sarcastiques, toujours répondue par mon silence. Nous cheminons rapidement dans la vaste pièce éclatante, rencontrant divers couple qui nous stoppe dans notre élan afin de causer avec nous. Ida se montre charmante, froide par moment et figée d’horreur lorsqu’on lui demande de présenter son mari, c’est-à-dire moi.

-Vicomte de Tizac, je dis en m’inclinant d’une voix sereine.

Moi, le mari d’Ida de Barancy ? Quelle plaisanterie de mauvais goût. Tiens, la concernée paraît être du même avis que moi si l’on considère sa façon de tiquer à chaque fois que les termes épouse, époux, mari, femme sont prononcés. Je ne serais pas surpris de leur assassinat futur, à ces humains. Ida doit présentement leur destiner une morte lente et agonisante. Je les plains. Pour ma part, ceci me laisse neutre bien que je sois légèrement confus de leur raisonnement. Comment ont-ils pu sauter à cette conclusion loufoque ? Ida et moi ? Moi et Ida ?

-Vous avez des enfants ? demande une vieille femme. Ce qu’ils doivent être beaux !

-Non ! s’exclame Ida. Pas…d’enfants.

Je n’ose imaginer les terreurs qui jailliraient de son ventre. Elle comme moi avons tiqué à cette question. Des enfants ?

Avant qu’on nous bombarde à nouveau d’interrogations, Ida agrippe mon bras, s’excuse devant notre auditoire nombreux et nous filons en direction du balcon. De là, le paysage magnifique de Paris s’offre à moi et j’observe sans émettre le moindre mot. La terrasse est toute aussi bondée, ceci fait grogner Ida qui se renfrogne alors qu’elle arrête un homme en livrée noire transportant un plateau de coupes remplies d’une substance. Elle en prend deux.

-Pourquoi deux coupes, Ida ? Votre gosier est si déshydraté ?

-Vous arrive-t-il de vous taire ? Cette coupe est pour vous, avoue-t-elle en me la plaçant entre les mains, souriant avec malveillance.

-Je ne bois pas.

-Mais si vous buvez.

-Non.

-Poltron, lâche-t-elle avant de tremper ses lèvres dans le vin.

Je lui lance un regard tranchant avant de prendre une gorgée de ce cru. Oh…c’est…bon…
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MessageSujet: Re: Partager ma gloire ? ! [pv Ashael]   Partager ma gloire ? ! [pv Ashael] Icon_minitimeDim 5 Aoû - 10:29

Un sourire satisfait s'étire sur mes lèvres au moment où il trempe ses lèvres dans le vin. Ma bouche est elle aussi camouflée dans le breuvage, le verre légèrement relevé. Aussi ne le remarque-t-il pas. De toutes façons, ce sourire pourrait vouloir dire – si j'étais une proche d'Ashael – que je suis contente qu'il s'amuse enfin. Mais tout ceux qui me connaissent bien sauront que c'est faux. Mais ne vous méprenez pas. Je ne veux pas qu'Ashael boive et se retrouve impuissant pour que je puisse le tuer. Non. Quand je le tuerai, je l'aurai affronté avec toute sa force, dignement. Pas comme lui l'a fait, même si l'envie est forte. Non. Je veux qu'il se saoule, se détende et se mette à babiller sur n'importe quoi, à marcher comme un soulon, seulement pour passer un bon moment. Je veux garder un souvenir amusant de cette soirée. Je veux pouvoir lui remettre sous le nez qu'il s'est ridiculisé publiquement.

Je vois dans ses yeux pétillants que le breuvage est à son goût. Tant mieux. Je sais qu'une gorgée suffit à faire tituber un ange. Une coupe complète, je ne l'ai jamais vu de mes yeux. Il continue de boire, mais ne termine pas sa boisson. Après quatre belles gorgées, il me retend le verre en disant que s'il en boit plus, il ne répondra plus de lui.

- Ce serait en effet bien dommage, je glisse d'une voix douce en posant ma main sur son bras.

Il tique, je souris. J'observe bien son regard, attends les premiers signes son futur mal de crâne. Je vois ses yeux se faire vitreux. Je n'ai jamais vu quelqu'un résister si peu à l'alcool. Quatre gorgées. J'émets un petit rire amusé, l'autre me lance un regard implorant en regardant partout autour de lui, chancelant sur ses jambes.

- I-Ida … marmonne-t-il. Tu … vous êtes un … un monstre ..!

L'exclamation à la fin de sa phrase manquait un peu de volonté. À le voir qui a du mal à tenir sur ses pieds, je ricane à nouveau, m'approchant de lui. Je pose mon index sur son torse et exerce une très faible pression. Je regarde autour, il n'y a personne sur le balcon, et personne à l'intérieur qui regarde dans notre direction. Je le regarde tomber à la renverse comme si je me trouvais en plein rêve. Ce que j'oublie parfois, c'est que les rêves ne sont pas toujours ce que nous en attendions. Une main s'accroche à mon bras et je tombe moi-même vers l'avant, étouffant un petit couinement de surprise. Je tombe, les mains à plats sur sa poitrine qui se soulève et s'abaisse à un rythme pas trop régulier. Même saoul il parvient à m'entraîner dans sa chute.

- Que le ciel vous maudisse vicomte ! je tempête en me relevant, prête à partir et à le laisser crever là.
- J-je su-suis le ciel… Ida… souffle-t-il.
- En ce moment vous ressemblez plutôt à un détritus qui jonche le sol. Tout sauf le ciel.

Je rajuste mon châle sur les épaules. Ce n'est pas qu'il fasse froid, mais ce geste me conforte dans mon élégance. Je fais un pas pour partir quand je m'arrête. Je suis accompagnée de cet homme. Ils croient que nous sommes mariés. Si je le laisse ici et qu'on le trouve, on m'associera à lui en disant "la pauvre malheureuse mariée à un alcoolique". AH NON ! Ça, il n'en est pas question. Je tourne les talons pour retourner vers l'homme qui tente tant bien que mal de se remettre sur ses pieds. Alors qu'il chancèle, je me penche vers lui pour passer son bras autour de mes épaules pour le relever, ce que je fais sans mal – ce que je n'aurais pas pu faire si j'avais été une simple humaine. Il lève vers moi un regard mêlant confusion la plus totale et … et autre chose que je n'arrive pas à identifier. Peut-être de la méfiance… Ou de la reconnaissance. Qui sait ? Tout se ressemble dans le regard d'un alcoolique. Mes mains se rejoignent et, avec l'un de mes ongles, je fais couler un peu de mon sang sur le sol, et une plus grosse quantité sur la tête de mon compagnon, qui affiche une moue dégoûtée.

- Q-qu'est ce qu'…
- Je nous couvre, triple arriéré.

Je ne lui laisse pas le temps de s'offusquer que je couvre mon bras avec mon châle. Je nous fais tourner en direction de la porte. Je lui recommande de regarder au plafond et d'avoir l'air ahuri, mais en le regardant, je me rends compte que c'était inutile de préciser ce que j'attendais de lui. Je lève les yeux au ciel, franchis les portes, tous les regards se portent sur nous, puis sur la blessure de Tizac le bienheureux. Je prends l'air le plus éploré que je connaisse et lance à la ronde, alors que la musique s'arrête; Vite ! Faites nous ouvrir une chambre. Mon époux – je tique – a fait une mauvaise chute et s'est assommé.

J'aurais du préciser "bêtement assommé". Mais peu importe. Quelqu'un propose d'appeler une ambulance mais je refuse l'offre. Seulement une chambre, je saurai prendre soin de lui, je suis médecin. Balivernes… Mais pas la peine d'en appeler un. Je crains de passer plus de temps en compagnie d'humains. Ashael semble vraiment patraque et pourrait cesser de camoufler ses ailes. La panique que cela créerait alors. Je vois déjà les gens sortir couteaux, fourches et torches en criant "mort à l'hybride". Pas question. Cet homme, c'est ma proie, et ce n'est même pas un hybride.
Rapidement, les gens de l'hôtel se mettent en branle. Ils nous font monter dans l'ascenseur et je crains à tout moment que l'ange rende son déjeuner sur mes belles chaussures. Mais il n'en fait rien, se contente de répéter des choses insensées auxquelles je ne porte aucune attention, personne d'autre d'ailleurs. Nous arrivons à notre chambre et je mets tous les intéressés à la porte avec politesse. Je nous verrouille à l'intérieur après l'avoir étendu sur le lit. À peine sa tête touche-t-elle l'oreiller qu'il s'endort. Lasse, je me laisse choir dans un fauteuil juste en face de lui. Le pauvre. Je me souviens de l'époque où je buvais pour boire et que j'avais toujours la gueule de bois. Il va passer un mauvais moment demain. Je baille et, lentement, me laisse bercer par Morphée.
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MessageSujet: Re: Partager ma gloire ? ! [pv Ashael]   Partager ma gloire ? ! [pv Ashael] Icon_minitimeVen 10 Aoû - 13:17

J’ouvre les yeux. La pénombre m’empêche d’identifier l’endroit où je suis. Je me redresse, grince des dents sous un élancement prodigieux qui vient de percuter de plein fouet ma tête. Mes bras tremblent et je m’affale sur une…surface moelleuse et douillette. Mon esprit est embrouillé, embrumé et douloureux. Le simple fait de garder les yeux ouverts me procure une intense souffrance au niveau du cerveau. Qu’est-ce que ça veut dire ? Mes derniers souvenirs se mettent soudainement en branle…Je me souviens de mon apparition à Paris, de m’être promené et d’avoir rencontré Ida dans une soirée mondaine…Je sais que nous avons dansé et ensuite…discuté…Mais je ne m’arrive pas à me rappeler de la suite des évènements. M’aurait-elle attaqué devant les humains ? Aïe…ma tête…J’ai l’impression de recevoir des dagues brûlantes, ou mieux, des mains qui s’agitent sous mon crâne et qui s’efforcent de me causer le plus de mal possible. J’ouvre la bouche, elle remue sans émettre le moindre son. Pourquoi ai-je mal à la tête… ? Je ne comprends pas. Je n’ai jamais ressenti quoi que ce soit de ce genre auparavant. Je fronce les sourcils et tente de refaire une autre évaluation de la pièce.

Étrangement, je réalise que je suis dans un lit, dans une chambre richement décoré, veillé par une ombre qui se découpe près de ma couchette. Ida semble dormir, sa respiration est régulière et lente, sa tête repose sur sa poitrine, ses mains sont dignement rejointes sur son giron. Je meus mes jambes, me relève sur mon séant et repousse l’épaisse couverture qui m’abriait. Ma tête est lourde. Je la tâte comme pour m’assurer d’aucune blessure. Mes doigts rencontrent une texture humide. Imperturbable, je parviens à me mettre sur mes pieds.

-Qu’est-ce que vous comptez faire, Ashael ? fait alors sa voix.

J’ai cru un instant qu’elle m’avait hurlé ces mots tellement que ma tête me fait souffrir, mais en fait elle parlait normalement.

-Je comptais me dégourdir les jambes, chère Ida, je murmure en lui adressant qu’un simple coup d’œil. Seriez-vous en mesure d’expliquer la présence de ce mal que j’éprouve au cerveau ?

-Certes oui.

Je crois qu’elle vient de hausser la voix. Je grimace. Par chance que les lumières sont toutes éteintes. Ida change de position, croise les jambes et dépose ses mains sur les bras du siège dans lequel elle est assisse, comme si elle était assisse sur son trône. Je suis maintenant debout, marchant en vacillant vers la salle de bain, mes mains massant mes tempes. Une fois rendu dans l’autre pièce, j’y ouvre l’interrupteur et me fige en remarquant quelques tâches rougeâtres sur mon crâne. J’ai…saigné ?

-Ida…pourquoi y a-t-il du sang…dans mes cheveux ? je demande.

Ma tête…

-Nous avons dû nous éclipser de la petite soirée, dit-elle.

Je fronce les sourcils. La soirée…Ah oui, mais comment avons-nous atterri ici ? Ida est maintenant sur le seuil de la porte, agrippe mon bras gauche et me force à la suivre jusqu’au lit. Quelle idée a-t-elle en tête ? Défiant et curieux, je la suis sans protester, me raidis lorsqu’elle me force à m’asseoir et me pétrifie littéralement au contact de ses doigts sur mes tempes. Ils remuent doucement. J’abaisse les paupières. C’est…délicieux. La douleur semble s’atténuer progressivement sous ses mains. Cependant, je reste sur mes gardes. Ne jamais se fier à un Vampire, surtout si ce Vampire est Ida de Barancy. Ceci est peut-être une astuce pour pénétrer dans mon esprit et elle y découvrirait des choses qui lui couperaient le souffle.

-Je vous ai donné une coupe remplie de bon vin, raconte-t-elle pendant son massage apprécié. Vous en avez bu que quatre gorgées, que quatre petites et minuscules gorgées avant de devenir aussi ivre qu’un marin de l’époque. Pour nous transporter dans un endroit tranquille, j’ai affirmé que vous aviez trébuché et nous sommes ici.

En fait, Ida désirait plutôt faire bonne figure devant l’assistance. Oh ses doigts sont miraculeux, tout simplement divins...Ma tête est beaucoup moins endolorie. Mais pourquoi me masse-t-elle, cela dissimule quelque chose…Je recule et repousse ses mains, lui disant que cela suffisait. Elle voulait probablement accomplir un quelconque acte…Je la toise avec méfiance. Et Ida rit.
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MessageSujet: Re: Partager ma gloire ? ! [pv Ashael]   Partager ma gloire ? ! [pv Ashael] Icon_minitimeMar 14 Aoû - 15:49

Je savoure ma petite victoire sur Ashael en le voyant fermer les yeux pour apprécier mon massage aux tempes. Je souris largement. N'est-ce pas bon de voir notre plus grand ennemi succomber à de si minimes attentions. Je poursuis mon ouvrage mais bientôt – peut-être a-t-il remarqué mon sourire – il repousse mes mains, que je laisse suspendues dans le vide un moment. Il me regarde avec un air soucieux, comme si je lui préparais le pire des coups de cochons. Je rigole un peu, devinant aisément ce qui lui passe par la tête sans avoir besoin d'user de mes dons.

-Si cela peut vous rassurer quand à mes intentions Ashael, sachez que vous n'êtes pas du tout mon type d'homme.

Je suis amusée devant la légère rougeur qui lui monte aux joues. Seigneur, je crois que c'est la première fois que je réussis à le perturber de la sorte. Mais je ne m'accorde pas trop de mérite sur ce coup; ce doit être à cause de l'alcool. Avec douceur, j'approche à nouveau mes mains de sa tête mais il amorce un mouvement de recul, à nouveau. Pire, il essaie de me repousser avec ses genoux.

-Ashael ! je tranche sèchement et m'asseyant sur ses genoux, le toisant avec autorité. Voulez-vous bien vous tenir tranquille un moment ?je constate avec étonnement qu'il cesse effectivement de bouger le moindre muscleJe veux bien vous pardonner votre maladresse. Vous n'êtes pas de cette terre et peut-être n'avez-vous pas encore eu l'occasion de constater que lorsqu'une femme vous accorde ses soins, il est dangereux de refuser.

Il pousse un soupire et baisse sa garde, toujours me demandant pourquoi je fais tout cela. Comme je repose mes doigts sur sa tête, les pouces sur ses tempes et les autres plongés dans son cuir chevelu, je lui explique calmement que plus vite il sera en état, plus tôt il pourra rentrer chez lui.

-Mais vous pouvez partir et me laisser ici, dit-il. Vous n'avez pas répondu à ma question. Vous ne le faites sans doute pas par charité chrétienne.

J'émets un petit rire sans joie. Parfois je me demande s'il n'y a que moi qui suis dotée du don de lire dans l'âme des gens.

-En effet. Si j'attends, c'est que si je sors sans vous, on me demandera pourquoi j'ai laissé mon si admirable époux nous soupirons tout deuxseul et sans soins. Je veux que vous redescendiez avec moi, que cela prenne une heure ou deux jours, je refuse de franchir cette porte sans vous ou de déserter.

Il hoche la tête en marmonnant que je ne changerai jamais. Non, c'est fort probable que je ne change jamais. Mais fière je suis née – enfin, la deuxième fois – et fière je resterai.

-Vous ne m'avez toujours pas dit d'où venait ce sang…
-De là, je fais en désignant mon poignet d'où ne subsiste qu'une mince coupure.

Ashael fait les gros yeux en me demandant si c'était vraiment utile. Je devine aussi qu'il est déçu que je ne me sois pas vidée de mon sang.

-Bien sûr que oui. Tomber la tête sur la pierre sans la moindre goûte de sang, mon histoire n'aurait eu aucune crédibilité auprès du public.

Il secoue la tête en levant les yeux au ciel et je hausse les épaules. Je sais qu'il se dit que j'aurais simplement pu le trainer plus loin avec moi et que personne n'aurait rien sur. Eh bien quand on est dans le feu de l'action, on ne voit pas toutes les possibilités qui s'offrent à nous. La sonnette de la chambre retentit et une voix crie service d'étage. Je pose une main sur la poitrine d'Ashael et le force à s'étendre.

-Faites comme si Vous étiez assoupi, je murmure en me relevant, un doigt sur mes lèvres. Je m'occuperai de vous dans un instant, j'ajoute avec un clin d'œil, histoire de le voir devenir livide.

Je me dirige avec légèreté vers la porte où je m'entretiens un instant avec le garçon. Le patron m'a dit de vous emmener à manger pour vous dédommager de l'incident … la chambre ne vous coûtera rien aussi longtemps que … Votre époux va bien ?

-Il n'a pas reprit conscience mais il ne risque rien. Merci pour le service. Renvoyez mes compliments au patron.

Je ferme la porte et pose la nourriture – inutile pour nous deux mais délicieuse – sur la table basse près du lit, m'asseyant sur le matelas près de mon patient.

-Eh bien on dirait que mon numéro d'actrice était convaincant, je dis, satisfaite, en enroulant ma langue autour d'un raison.
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MessageSujet: Re: Partager ma gloire ? ! [pv Ashael]   Partager ma gloire ? ! [pv Ashael] Icon_minitimeDim 2 Sep - 8:42

Je me redresse de quelque peu, observant silencieusement Ida dégustant un raisin qui, paraît-il par son expression satisfaite, est succulent. Je fronce les sourcils tout en adressant à la porte un regard de glace. Bon, je pourrais assommer cette femme et m’éclipser. Non, mauvaise option, je risque de tomber sur des fanatiques de notre couple, si beau selon certaines personnes, qui vont me bombarder de questions sur Ida. Vaut mieux la discrétion. Je soupire d’agacement. Ashael aurait-il peur d’une bande d’humains ? S’il m’importune je pourrais tout aussi bien les plaquer contre les murs ayant ainsi un chemin dégagé pour sortir de cet immeuble. Cependant, si je décide de prendre cette voie, cette fameuse reine sera un obstacle.

-Vous voulez manger quelque chose, Ashael ? Ces petits fruits sont savoureux.

-Non, merci très chère. Je n’ai pas vraiment faim.

-Dommage, vous manquez quelque chose.

-Quelle tristesse, par contre vous devrez m’être reconnaissant, je vous laisse vous empiffrer à votre guise.

Ida claque sèchement sa langue contre son palais et me foudroie du regard. S’il avait été une arme, je serais mort dans les secondes suivantes. Je lui souris avec ironie, un sourire qui ne détend en aucune cas mes traits impassibles.

-Ah oui ? dit-elle, l’ombre d’un sourire malsain sur les lèvres. Je ne serai pas en mesure de manger tout ce plateau de victuailles, seule.

Ida dépose en douceur une main élégante sur ma cuisse gauche. Pourquoi me touche-t-elle ? …

-Vous allez devoir…m’aider.

Je déglutis avec peine lorsqu’elle grimpe sur mes genoux et s’accroupit sur mon giron, sa tête penchée vers la mienne, nos nez et nos fronts s’effleurent et nos lèvres peuvent se frôler si l’envie nous en prenait. Je tente de me dégager de cette présence indésirable, mais Ida glisse un bras autour de ma taille et me tire vers elle, m’empêchant ainsi de m’enfuir. Elle sourit de plus belle, les yeux illuminés par une lueur espiègle. Je fronce les sourcils, le corps contracté.

-Vous aider… ? j’arrive à articuler.

Mais que m’arrive-t-il ? Je ressens….quelque chose…Une espèce de vague désagréable longe mes membres. Je ne suis pas capable de mettre un mot sur…ça.

-Oh oui…, dit-elle en s’installant confortablement.

Elle remue un peu, se presse contre moi avec sensualité. Je sens mes joues s’enflammer, par chance que la pièce est plongée dans la pénombre. Oh ciel, les Vampires ont une vue parfaite dans le noir. Ida glousse de rire tout en caressant tendrement mon visage…brûlant. Je ne comprends pas. Je n’ai jamais…rougi auparavant…Mensonge…Il me fait souvent rougir lorsqu’il se met à débiter ses expériences peu alléchantes.

-Tenez, goûter à ce gâteau. Savourez son goût onctueux.

Elle insère dans ma bouche une pâtisserie riche et sucrée tout en observant avec attention mes traits crispés. L’un de ses longs doigts dessine le contour de mes lèvres langoureusement. Son autre main, posée sur mon dos, entame une descente vers…mon postérieur où elle s’infiltre sous ma chemise, touchant ma peau douce. Un frisson…me longe. Que…Que fait-elle.

-Oh…ce gâteau m’a sali les doigts…, minaude-t-elle, la moue peinée.

Je…Je la vois qui se lèche les doigts en me dévisageant d’un air langoureux et sensuel. Ma bouche s’ouvre, ma mâchoire pend. Quelque chose se produit en moi…Mais…je ne sais pas quoi… C’est étrange…C’est nouveau…Mes joues me brûlent. J’ai besoin d’air…Ida happe une fraise dans laquelle elle croque tranquillement, fermant les yeux comme extasiée…Elle agrippe une autre fraise qu’elle plonge dans un bol de crème fouettée avant de la faufiler entre mes lèvres.

-Oh petit cochon, vous en avez mis partout.

Qu-quoi… ? La rougeur de mes joues s’estompe et je me sais complètement livide.

-Vous avez de la crème partout sur vos lèvres. Il faut vous nettoyer.

Elle s’abaisse davantage, ouvre sa bouche et vient chercher la crème avec sa langue par petit coup délicat. Je frissonne à ce contact trop intime et je me retrouve une nouvelle fois aussi écarlate qu’une pivoine.
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MessageSujet: Re: Partager ma gloire ? ! [pv Ashael]   Partager ma gloire ? ! [pv Ashael] Icon_minitimeJeu 20 Sep - 19:38

Hilarant. C'est à en mourir de rire – heureusement que j'ai déjà trépassé depuis fort longtemps. Je souris, essayant de réprimer un petit éclat de rire enfantin. Quelle image donnerai-je alors à mon pire ennemi ? Vous me direz que l'image que je donne en ce moment n'est pas très bien choisie, mais c'est tout le contraire en fait. Je m'explique. Autant j'éprouverais une vague de plaisir foudroyante si je lui arrachais à la tête, autant j'éprouve de la satisfaction à le ridiculiser dans ce lieu intime. Pourquoi le tuer ici et sans témoin – sans gloire ni mérite surtout – alors que je pourrais l'humilier de belle manière devant les siens, tout comme lui-même a humilié Zakaria devant mes yeux ? Ce n'est pas encore le moment idéal pour la grande vengeance, ni le lieu, ni les circonstances. Il est saoul. Quel mérite y a-t-il à triompher d'un homme dans cet état ? Alors autant m'amuser et me détendre, le tout à ses dépens, car il semble personnifier le contraire même de la détente.

-Délicieux, je murmure, les yeux clos.
-Mais à quoi jouez-vous à la fin ? crache-t-il avec mépris alors que mon souffle s'éloigne un peu de ses lèvres.
-À quoi je joue ? je m'offusque. Mais voyons mon cher et tendre. C'aurait été sacrilège que de gaspiller une crème aussi onctueuse, fraîche et - hmn - si succulente, j'ajoute en passant mon adorable petite langue rosée sur mes lèvres douces. Un véritable délice… Vous ne trouvez pas ?
-Oui bien sûr… marmonne-t-il, pas tout à fait convaincu. Un délice…

Je lui souris avec charme – comme toujours voyons, nul besoin de le préciser – et me redresse un peu, écrasant sa cuisse avec mon royal fessier – je n'insinue pas par là qu'il est gros, tout le contraire même.

-Quand pourrai-je partir ? glisse-t-il en essayant de reculer, ce qui a pour conséquence de me faire perdre l'équilibre.

Je m'étale sur le lit, en travers de ses jambes, et regarde le lustre en souriant, le plateau posé à côté de nous, sur un espace libre de l'édredon couvert de broderies fines.

-Quand vous serez rétabli.

Un petit quelque chose ressemblant à un éclair d'illumination traverse son regard bleu comme ses cieux. Pendant un instant, je reste perdue dans cette immensité, jusqu'à ce qu'un mouvement brusque du matelas ne me ramène à la réalité, à un Ashael assit bien droit sur le lit.

-Alors je peux partir. Je me sens bien.

Il amorce un mouvement pour se lever alors que je m'esclaffe fortement, découvrant ma gorge blanche et mes dents acérées. L'ange se lève, chancèle, retombe assit sur le lit.

-Désolée mon cher, mais croyez-en mes vieilles expériences; il en faut beaucoup plus pour se défaire d'une bonne cuite.

J'affiche un sourire entendu, me rappelant soudainement qu'il n'a pris que quelques lampées de ce divin breuvage. Soupirant, il me demande alors mes conseils pour se remettre plus rapidement.

-Café, sucre…

C'est tout, demande-t-il en louchant sur le plateau jonché de délices. Il croit que cela ne sera pas bien difficile. Le pauvre être inexpérimenté… Bête. Je ris, et termine ma phrase.

-… mais le meilleur des trucs reste la bonne et efficace douche froide.

Il frémit. Je comprends qu'on n'ait pas envie de se rincer sous un jet glacé à tous les instants de sa vie – aucun serait plus juste – mais il le faudra bien. Je n'ai pas envie d'attendre des jours pour qu'il dessaoule. Au mieux pourrais-je faire semblant qu'il va mieux et l'abandonner dans une ruelle quelque part. Un sourire étire à nouveau mes lèvres alors que je le pousse un peu pour me lever. Je l'attrape par le bras et le tire à ma suite en direction de la salle de bain.

-Entrez là, dis-je en le poussant dans la baignoire. Vous pouvez vous étendre si vous vous sentez plus confortable.

Nul besoin de préciser puisqu'il s'est platement écrasé au sol. Riant aux éclats comme si ce spectacle était le plus réjouissant que j'eusse vu depuis des lustres – je crois bien que c'est le cas – j'ouvre l'eau à sa plus basse température. Voilà notre ange qui se tortille, gémit et crie par moments. Allez souffre mon grand ! Admirez le grand héros de la grande Guerre Sainte comme il est brave, vaillant et noble.
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MessageSujet: Re: Partager ma gloire ? ! [pv Ashael]   Partager ma gloire ? ! [pv Ashael] Icon_minitimeMar 6 Nov - 19:53

C’est…froid… Mes dent claquent, ma peau frissonne, mes membres sont contractés sous ce jet puissant et glacial. De l’eau ruisselle sur mon visage, m’aveuglant, m’empêchent de voir une Ida qui émet un faible ricanement que je perçois à peine. Ma chevelure argentée, imbibée de ce liquide translucide, se plaque contre mon corps et mes vêtements détrempés moulent mes formes. Je n’arrive pas à saisir ce qui se trame. Pourquoi m’as-tu jeté dans ce récipient ? Pourquoi m’inondes-tu de cette eau gelée ? Un rapport avec ma migraine, m’as-tu dit. Du moins, c’est ce que je pense me rappeler.

-L’eau est-elle à votre goût ? m’interroge Ida dans sa voix flutée.

Je crois que tu glousses.

Le jet d’eau disparait. Je suis maintenant dans un bain glacé.

-Je…À quoi jouez-vous, Ida ? maugrée-je en observant mon état.

Est-ce une façon de m’humilier ? De te moquer de moi ? Je ne comprends pas et ne pas comprendre sembler me rendre un peu plus … crispé. Je me surprends même à grincer des dents. Pourquoi ? Qu’est-ce que cela vaut-il dire ? Pourquoi me regardes-tu avec cet air … ? Il est différent de celui que tu m’adresses. Tu souris, tes lèvres sont étirées, tes joues ont une légère couleur rose.

-Moi ? Mais à rien du tout, Ashael.

Ton regard se fait plus perçant, plus… hypnotisant. Ida, tu souris encore. Je dirai même que ce sourire s’élargit et tu…ricanes, encore. Tu rejettes ta tête vers l’arrière, découvrant ta gorge, me disant que je devrais me regarder dans un miroir : la tête que je fais est, d’après toi, «hilarante». Hilarante ? Tu dis aussi que tu t’amuses avec moi ? Je ne vois pas en quoi tu t’amuses. Que …

-Tu dois prendre un bon bain, Ashael, et laver cette tâche de sang dans tes cheveux.
Me laver ? Devant ta personne ?

Tu ris encore.

Ce son commence à me … procurer une vague de … la sensation est … désagréable.

-Oh, tu ne sais pas comment faire ? Je vais t’aider dans ce cas.

Qu-quoi ?? Je te vois redresser tes deux mains, elles vont replacer ta chevelure rousse avant de courir adroitement sur le laçage de ton corset blanc. Tes yeux, cependant ne me lâchent pas. Tu me demandes pourquoi je fais d’aussi gros yeux, mais je demeure silencieux, incertain. Ton corset s’ouvre et tombe mollement sur le carrelage, il ne te reste plus que ta robe sur ton corps. Robe qui, très élégante, souligne tes courbes. La dite robe bat maintenant tes cheville et une simple…culotte de dentelle blanche te vêtit. Un rire résonne dans mes oreilles, c’est le tien. Un rire cristallin. Une rougeur s’est emparée de mon visage, dis-tu ? Je…Mes doigts viennent effleurer mes joues brûlantes. Je sursaute, mais je n’arrive pas à détacher mon attention de…ton corps…blafard. C’est…la première fois que je vois le corps d’une femme d’aussi proche. Je ne me suis jamais attardé à examiner ma forme féminine.

Je remarque tes muscles, la perfection de tes seins, la coupe de tes hanches, tes cuisses menues et cette intimité qui me … m’oblige à plonger mes pupilles dans les tiennes. Mais c’est lorsque tu t’approches de moi, enjambant le bain et te positionnant en califourchon dans mon giron que je ressens une faiblesse et un tremblement involontaire m’animer.
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MessageSujet: Re: Partager ma gloire ? ! [pv Ashael]   Partager ma gloire ? ! [pv Ashael] Icon_minitimeJeu 15 Nov - 7:46

Oh mon Dieu… Si j'avais su que ce spectacle m'amuserait autant. J'ai peine à me retenir d'éclater de grands éclats de rires. Le visage d'Ashael vaut plus que de l'or. Il vaudrait même la mort. Eh oui. J'estime dorénavant qu'ayant vu quelque chose d'aussi humiliant pour lui, je peux maintenant mourir en paix. Mais je me garderai bien d'émettre un tel commentaire en sa présence. Ce serait un plan pour qu'il se souvienne que lui et moi sommes sensés nous entretuer, pas faire mumuse dans l'eau. Oh mais je ne fais pas mumuse moi. Ce grand abruti s'amuse tout seul, mais il ne le sait pas – il ne sait pas qu'il s'amuse autant qu'il ignore qu'il est seul.

J'observe la réplique parfaite de mon corps parfait qui exhibe fièrement ses plus beaux atouts juste sous le nez de mon pire ennemi, je vois ce même pire ennemi qui rougit fortement. Je ne le croyais pas capable d'une telle action. Un ange timide, je n'avais même jamais envisagé la chose. Toujours est-il que je prends énormément de plaisir à la vue de cette scène.

Mon royal postérieur posé sur le comptoir de la salle de bain, toujours vêtue de la poitrine jusqu'aux orteils, je souris doucement, observant ma pauvre victime qui se débat pour rester – essayer de rester – maître de la situation. C'est peine perdue. Il n'a aucune chance de s'apercevoir du subterfuge. Ma copie est une copie parfaite, autant de voix que de grâce, autant de texture que d'apparence. Elle est parfaite. Même l'air qui nous entoure se fait prendre au piège en se prenant à tournoyer autour de ses mouvements. Des années et des années de pratique pour en arriver à l'illusion parfaite, pour être capable de me dissimuler aux yeux d'Ashael en même temps, de manière à ce qu'il ne panique pas à la vue de deux Ida.

L'ange pousse un hurlement alors que mon double lui verse une grande chaudière d'eau glacée sur la tête. Un peu de sang s'écoule dans le fond du bain. Mon double sourit lascivement tout en appliquant du shampoing dans les cheveux d'un blond écru d'Ashael. Celui-ci se tortille encore, tente de se soustraire à une prise qui, en fait, n'existe même pas. La preuve que je ne suis pas si méchante ? J'aurais pu lui faire halluciner la piqûre du shampoo sur la plaie, mais je me suis abstenue. De toutes façons, les chances qu'il ait su ce que ça faisait sont minces, aussi mon illusion tient-elle toujours la route. D'ailleurs, il commence à se détendre, il arrête d'essayer de me repousser, il me laisse faire gentiment – c'est un euphémisme, il se tortille encore un tout petit peu. C'est le temps pour moi de faire éclater le tout.

-L'eau était bonne ? je piaille de mon siège, desserrant les flux qui me tenaient invisible à ses yeux.

Ses yeux à lui s'agrandissent comme des soucoupes alors qu'il contemple deux Ida, l'une complètement sèche et vêtue, l'autre nue comme un ver. Son regard se pose sur mon double, qu'il regarde avec circonspection. Ma doublure pousse un grand éclat de rire, appuie fermement ses lèvres sur celles de l'ange avant de planter ses ongles dans sa gorge et de se donner elle-même la mort, pour finalement disparaître dans un tourbillon de sang.

-Tu ne me savais pas capable d'un tel exploit, à voir ta tête.
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MessageSujet: Re: Partager ma gloire ? ! [pv Ashael]   Partager ma gloire ? ! [pv Ashael] Icon_minitimeMar 15 Jan - 19:23

-C’était idiot de votre part, ma très chère Ida, dis-je d’une voix blanche.

Impossible. Une Vampire ne peut, en aucun cas, reproduire une illusion si parfaite : leur pouvoir, pour la majorité, n’est qu’une étincelle tremblotante, la brise d’une magie ancienne, les résidus d’une force qui disparut avec la tête de Zakaria. Comment a-t-elle fait pour réussir cet exploit ? Pourtant, je m’étais renseignée sur ses pouvoirs, sur l’étendue de sa magie…et je me suis…trompé ? Qu’ai-je manqué dans mes observations ? Je sais tout de cette femme égocentrique : le parcourt cahoteux de sa vie, ses amours, ses actes, ses ambitions, son caractère monstrueux… Où ai-je commis une faute ?

-Pourquoi était-ce idiot, mon très cher Ashael ? riposte-t-elle, les bras croisés sur sa poitrine, le visage…impassible.

L’eau est…froide. Auparavant, je n’avais ressenti la morsure du froid sur ma peau, pourquoi est-ce différent aujourd’hui ? Je vois ma peau blanchir, devenir translucide; je remarque également que mes membres sont saisis de convulsions. Soulevant mes mains au niveau de mes yeux, je les tourne lestement puis mes doigts viennent rencontrer mes lèvres, là où je reçus mon premier baiser. Souvent, Raquel me vante les qualités d’un baiser, toutefois les siens semblent désagréables. Je ne voudrais pas que ses grosses lèvres rougeâtres s’abattent sur les miennes, les dévorant. Un…picotement intense sillonne dans mon corps. On appelle ça un frisson ?

-Parce que j’ignorais à quel point ton pouvoir pouvait se rapprocher de celui de ta mère.

Maintenant, je dois m’acharner à la supprimer. Sa présence sur terre est une malédiction. Elle est un fléau. En éliminant Zakaria, je croyais pulvériser la puissance des Vampires, cependant sa fille détient une force spectaculaire. Je ne sais pas si elle rivalise avec celle de l’ancienne Reine, mais je me dois d’être prudent et d’établir un plan infaillible.

Mes yeux pivotent vers Ida, les siens semblent…lointains…comme si elle songeait à quelque chose, mais redeviennent lumineux dès que j’émerge du bain. Le miroir derrière elle me montre l’étendu des dégâts causé par cette…petite baignade. Mon habit élégant, imbibé d’eau, est plaqué contre mon corps, désignant chaque courbe, chaque sillon à la Vampire. Ma chevelure s’enroule entoure de ma poitrine, de mes bras et de mon cou.

-Tu as pensé me surprendre, eh bien je t’en félicite : tu as réussi à merveille.

Je m’approche du comptoir, fixant mon image. Graduellement, l’eau infiltrée dans mes vêtements s’évapore dans un nuage de fumée, mes cheveux reprennent de leur volume et scintillent sous les reflets de la lumière. Impeccable, je hoche la tête avec satisfaction et virevolte en direction de ma…compagne. Une expression étrange est peinte sur ses traits, mais je n’arrive pas à préciser ce que s’est.

-Maintenant, je sais à qui j’ai affaire.

Je lui souris.
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MessageSujet: Re: Partager ma gloire ? ! [pv Ashael]   Partager ma gloire ? ! [pv Ashael] Icon_minitimeJeu 17 Jan - 8:07

-J'espère bien que vous le savez Ashael. Je n'aime pas être traitée comme une saleté au bout d'une chaussure.

Ma voix démontrait un dédain certain. Non mais vraiment, Ida de Barancy ne peut être vue comme telle. Ida de Barancy est puissante et doit être crainte, pas écarté d'un leste mouvement du pied. J'émets un petit sifflement de dédain alors que nous nous toisons mutuellement, que je termine par un léger feulement. Je le coupe au milieu. Je me souviens qu'un de mes compatriotes riait toujours de moi quand je le faisais, me comparant à un inoffensif chaton. C'était avant que je devienne reine bien sûr … mais quand même… Qui était-ce déjà ? Quand je le saurai je lui réglerai son compte. Il verra que le chaton est devenu un redoutable chat sauvage, une panthère à la limite. Je reporte mon attention sur Ashael et, d'une élégante petite poussée, je me retrouve par terre devant lui, délaissant l'inconfort du comptoir de cette salle de bain. Je le regarde un moment, attachant mes prunelles aux siennes. Nous restons ainsi un moment, jusqu'à ce que je décide de quitter cette pièce.

-Où allez-vous ? me demande-t-il en marchant presque sur mes talons.

-Manger un dernier raisin, je réponds sans me retourner.

Je sais qu'il ne m'attaquera pas lâchement pendant que j'ai le dos tourné. Autrefois j'en avais toujours eu peur, mais aujourd'hui quelque chose est différent. J'ai la certitude qu'il n'y songe pas. Je ne parviens pas à lire dans ses pensées – ce jour-là le monde s'éteindra sans doute tellement je serai puissante – mais je parviens à capter quelques petites choses. De l'énervement, certes, mais aussi son antonyme. Quelque chose en lui est paisible. Cela me fait étrange de voir un peu au travers de lui. Je n'ai réussi à accomplir cela qu'avec des anges de bas niveau, alors pourquoi maintenant Ashael ? Je ne sais pas. Je préfère ne pas m'en préoccuper et manger ce raison.

-Votre manteau est sur un crochet derrière la porte. Je l'y ai mis quand vous étiez trop saoul pour songer même à l'enlever. Il y a de l'eau près du lit, un autre plateau de nourriture devrait arriver vers six heures ce soir. Bien sûr, cela est si vous restez jusque là.

-Où allez-vous ? demande-t-il à nouveau.

Je le regarde, comme si la réponse était évidente.

-Je rentre chez moi, Ashael. Et vous devriez faire de même. Je suis ravie, sincèrement ravie que vous soyez parvenu à m'estimer convenablement, mais cela ne m'invite pas à rester en votre compagnie. Peut-être une autre fois, mais maintenant je rentre chez moi.

Je fais quelques pas en direction de la sortie, puis me retourne.

-Oh, j'oubliais. Quand je sortirai, je dirai au personnel que vous êtes rétabli depuis un moment mais que nous nous sommes disputés parce que vous êtes un salopard sans reconnaissance pour sa compagne aimante. Évitez de vous envoler par la fenêtre. L'on penserait que je vous ai assassiné et que je vous ai transporté dans mon sac à main. Bonne fin de journée.

Je pose la main sur la poignée de porte quand sa voix me vient à l'oreille.

-Vous ne verrez rien dehors, il fait jour.

-Vous me sous estimez encore mon brave, je dis d'un ton indulgent, comme si je m'adressais à un enfant, juste avant de refermer la porte derrière moi et de marcher d'un air décidé vers la sortie de l'édifice.
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