Dans un hélico avec Kennedy (PV Ecstasy)

La nuit. Les étoiles qui bougent dans le ciel, toutes. On dirait des araignées qui font leur toile, elles sont presque flippantes. Ouah... La lune m'agresse, elle se fout de ma gueule, elle mord, arrive, menace de me taper. Et là... Et là il y a un gros arbre qui se met à m'insulter de tous les noms d'oiseaux. Pas gentil ça.
Allongée au sol, je regarde autour de moi... ouaaah, bah dis donc, la forêt c'est dangereux... Je vois une énorme araignée monter sur mon chemisier blanc, me regarder comme si j'étais folle. Ouah, flippant, elle a la tête d'une de mes profs d'histoire ! Grosse tête blonde, lunettes, rouge à lèvre qui bave. Elle me récite l'histoire de la France, des hommes de Cro-mignons... euh... Cromagnon, pardon ! Barbant. Je me retourne et l'écrase, puis roule sur moi même avant d'arrêter ma tête sous les racines d'un arbre qui commence à me regarder comme je sais pas quoi. Puis il me sort que je devrais me teindre les cheveux. Les faire en noir. Quel con... Il sait pas que j'ai déjà une teinture ! N'empêche... Je pourrais effectivement enlever cette foutue teinture... Ca serait marrant !
Trop flippant, presque dérangeant.

Et pourtant je me marre.
Oulah... on m'avait prévenu que c'était violent ce truc, qu'on pouvait délirer pendant des heures. Je n'imaginais pas que ce soit à ce point ! C'est cool !
Ralala, depuis combien de temps je suis ici ? Aucune idée... En tout cas, j'ai eu le temps de faire plein de trucs depuis que j'ai enfoncé la seringue dans mon bras. J'ai fait du vélo avec ghandi, j'ai mangé des sushis avec George W. Bush. Ah ouais, j'ai fait une partie d'échec avec Marylin Monroe et je me suis tapé Jensen Ackles. Hum, ce mec est tellement craquant... Et tout ça, je l'ai fait allongé dans l'herbe.
Je m'attendrais presque à ce que les grands brins d'herbe se redressent autour de moi et m'attaquent. Berk. J'ai pas envie d'être victime des Grands Brins d'Herbe !
Trop la classe...

Qu'est-ce qui m'a mené ici déjà ? J'en sais rien... je sais plus rien du tout... Je sais même plus comment je m'appelle et ça, mes amis, c'est vraiment la classe. Tout oublier... J'ai l'impression de tomber dans le noir. Tomber. Tomber... Bouffée par un trou noir. je vois les étoiles défiler devant mes yeux. Pluton vient de se faire bouffer par un scarabé. Flippant. Vénus s'est mariée avec le soleil, sa robe de mariée est en train de cramer.
Je suis dans le chaos et ça me plait, mes amis.

Je viens de monter dans un hélico avec Kennedy, le président assassiné. Pas mal conservé. Je savais pas qu'il avait la tête d'un acteur des Frères Scott ! Plutôt canon. Il commence à me faire des avances, je me marre, il me propose d'aller faire un tour dans son hélico.
Ah ouais ! Un hélico !! j'en ai toujours rêvé ! Alors on monte, on monte dans le ciel et on voit les nuages se raconter des blagues, on se marre, on écoute et on apprend pour les ressortir plus tard à nos amis.
Kennedy était en train de sortir la bague de fiancailles, allait commencer sa demande quand j'entendis un bruit de pas, pas loin sur ma droite.

- Merde à la fin...

Ma langue est pâteuse, j'arrive pas facilement parler. J'essaye de me redresser, je regarde autour de moi, entre les abres qui, étrangement, pointent des bazookas dans ma direction.
Encore un bruit de pas. Je regarde sur ma droite. Qu'est-ce que c'est ? Dark Vador dans une robe à fleur ? Un éléphant jouant de la trompette ?
Je vois quelque chose.
Je vois...
Je vois

Un type.

Putain de merde! 600 dollars cette nuit! Voilà qui méritait qu’on se défonce (dans les deux sens, haha!) bien!
P’tain, j’en avais attrapé des riches dans mes filets ce soir! Bon Dieu de merde! Tu me récompenses pour le fait que je me prostitue? Ouais, moi je t’aime ainsi, Dieu!

J’avais prit de la coke depuis à peine quelques minutes. Et merde! Wahou! Le monde était si… rapide! Rapide, c’est le cas!

Je ne sais pas trop où j’étais ni où j’allais, j’étais simplement heureux. Et bien. Et heureux. Et bien aussi. Et heureux. J’avais dit que j’étais heureux! Wahou! Le monde était si rapide!
Il y avait de l’herbe au sol. Pas de la mari’, du GAZON. Gaaaaaaaaaaaaaaaazzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz
zzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzon. Et sur le gazon, une fille. Et sur la fille. De l’air. Oui, plein d’air. De l’air… plein de couleurs. Oh. Il fallait que je lui fasse partager. Le mot. Quel mot? Ah oui. Le mot du gazon, bien entendu :

-Gaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaazzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz
zzzzzzzzzzzzzoooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooon, lâchais-je sur un ton bas et sifflant.
Je ris. Merde! Ce que le monde était rapide! Il bougeait beaucoup trop vite pour moi!
Oh! Je me sentais si heureux!
Et la fille. On dirait… un sourire. C’est pour cette raison qu’il fallait que je lui fasse partager le…mot.

-Gaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaazzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz
zzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzoooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooon, lâchais-je, de nouveau (sans m’en rendre compte), sur un ton bas et sifflant. Chuuuut, écoute les oiseaux chanter… rajoutais-je ensuite.
Les oiseaux chanté… dans la nuit… C’était beau… sans chauve-souris.
Quel poème de rime. Des rimes de poèmes. Oui, j’aime ça. De quoi? Je ne m’en souviens plus. Il y avait des pas dans ma tête. Un enfant qui court? Sûrement. Cela ne pouvait être que ça. Parce que le monde est trop rapide. Sans aucun doute.

Un type qui murmure "gazon" en faisant comme une abeille. L'es marrant le p'tit gars... Faut que je le prévienne quand même que les brins d'herbes sont en train de lui arracher sa chemise... Pas qu'il se retrouve à poil devant moi. Bon, techniquement je n'aurais pas grand chose contre, mais quand même !
Il se marre... Attends ! Les brins d'herbes l'étranglent et il se marre ! Quelque chose cloche là dedans. Il est fou ? C'est ça ? La Lune se moque de moi, encore. Je lui hurle d'arrêter, qu'elle est juste jalouse de pas pouvoir s'éclater comme moi. Puis un bras d'honneur à la l lune.
Le gars qui apparait m'ordonne d'écouter les oiseaux chanter.
Alors je tends l'oreille. J'écoute, attends quelque chose, un son qui pourrait s'apparenter aux chants des oiseaux... Je vois des oiseaux partout à présent. Des verts, des bleus, avec des drôles de têtes. Ils sont de toutes les couleurs. Il y en a partout et laissent un voile de plume autour de moi. Non... je les vois, je les vois mais ne les entends pas.
Alors je cesse de contempler ces oiseaux et regarde le type. Il a des cheveux blonds qui sont des serpents en fait... Une gorgone ? Ah nan, en fait ce ne sont pas des serpents, juste des cheveux... Mais ses yeux... Ses yeux on dirait des pierres précieuses posées par les meilleurs orfèvres sur son visage. Je le regarde un moment, la tête penchée, les brins d'herbe me rentrant légèrement dans le nez. J'éternue un coup et voit toute une gerbe de couleur s'lever dans le ciel... Un feu d'artifice. J'éternue des feux d'artifice !! Trop la classe ma fille.

- La belle bleue !!

J'éclate de rire et me plie en deux, les côtes me font mal, je suffoque et me marre en même temps. J'adore rire... On dit que ça nous facilite la digestion... Mais je trouve ça marrant de rigoler jusqu'à s'en faire mal aux côtes. C'est un peu strange, non ? Se marrer comme un fou et souffrir à cause de ce bonheur. Dégueulasse. Décidement le monde est bien injuste ! Beurk, beurk et beurk !!
Je regarde le type et voit les brins d'herbe l'étrangler alors je le préviens :

- Eh !! Tention à l'herbe !!
Tu veux te faire tuer ?

Mon ton bas et rauque, comme un enfant qui murmure un secret à l'oreille d'un de ses amis est amusant... J'aime bien le prendre... Ca les fait tous craquer !