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 Comment se crêper le chignon avec sa mère ( pv Sophie)

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Souny

Souny


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MessageSujet: Comment se crêper le chignon avec sa mère ( pv Sophie)   Comment se crêper le chignon avec sa mère ( pv Sophie) Icon_minitimeVen 28 Sep - 20:43

Belle mallette. Ouais, c’est une bien belle mallette de cuir. Je pourrais en tirer un bon prix si je décidais de la vendre, davantage d’argent dans les poches ça ne serait pas de refus même si la mère m’en a donné récemment. Plus précisément il y a quelques jours de ça. Je fronce les sourcils, mâchonnant ma gomme avec irritation, fixant un point inimaginable sur la tête reluisante d’un homme assis en face de moi. Le vrombissement de l’autobus est un bruit lent et régulier, une espèce de berceuse qui fait à moitié la job. Ma tête retombe sur ma poitrine pour la millième fois depuis le début du trajet, mes épaules sont voûtées et mes jambes sont repliées sous mon menton. J’suis comme une adorable boulette de noir et blanc, au regard trouble, des poches de fatigue sous les yeux et la mâchoire qui se décroche à chaque minute.

J’suis morte. Me suis trop éclatée hier avec Dylan et je crois avoir trop consommée de substances illicites, je ne me souviens pas de la moitié de ma nuit. J’sais juste que je me suis réveillée dans une ruelle à matin et, endormie et dans les patates, mes pas m’ont menée à mon appartement en…trente minutes au lieu d’une dizaine de minutes. Pathétique. Donc, à matin, j’ai pris ma douche, je me suis étendue un peu et ensuite, remarquant la présence de la fameuse mallette de cuire, un soupire s’est échappé de ma gorge. Il fallait que je la redonne à son propriétaire avant que celui-ci ne me crie dessus, croyant, peut-être, que je lui aurais piqué son bien. C’est en bâillant que je suis sortie de mon lit douillet pour filer – le plus vite que me le permettait mon état - vers le bureau de ma mère.

Mon ventre, gargouillant et douloureux, me cause une certaine faiblesse et un étourdissement énervant. Je papillonne des paupières comme pour éloigner le sommeil, étire mes muscles endoloris avant de bondir sur mes pieds pour descendre au bon arrêt. Une petite brise caresse mes cheveux emmêlés où quelques plumes hirsutes en émergent. Agacée, je les taponne tout en proférant des jurons de droite à gauche, bousculant les passants et m’infiltrant dans l’immeuble branché. On s’entend pour dire qu’ici on retrouve les avocats les plus réputés et non des petites merdes. Parlant de petites merdes, j’ai l’impression d’en faire partie au moment où les regards des gens – richement vêtus – viennent se poser sur ma personne. La réceptionniste, à l’accueil, arque un sourcil circonspect à ma vue et s’apprête à m’adresser la parole avant que je ne me précipite vers les cabines d’ascenseur.

-C’est pas parce que j’ai d’l’air d’un clown triste que tu peux me dévisager, vieille chouette, je crache à une femme grisonnante dans l’ascenseur.

Celle-ci, offusquée, renifle avec dédain en marmonnant sur la jeunesse. Qu’elle chigne, j’en ai rien à cirer : elle n’avait qu’à me jeter un seul coup d’œil et non un examen complet. Ça me fait trop penser au monstre qui m’a complètement étudiée du cheveu à l’ongle du gros orteil. Un frisson me parcourt. Une fois arrivée à l’étage désiré : l’aile des avocats qui comporte des cabinets privés, je m’avance en direction de celui de ma mère dans lequel je me glisse silencieusement.

Elle rédige un rapport, selon moi, mais j’ose pas trop m’aventurer sur ce point. Sournoise, je me faufile derrière elle, je me penche vers son oreille et murmure ces mots :

-Tu écris à ton amant, avoue-le.

Sursautant avec violence, elle me frappe le visage de sa main, étouffant un hurlement de terreur. Ses grands yeux se plissent à ma vue et elle plaque une main sur sa généreuse poitrine.

-Souny ! Mais que fais-tu ici !

-Wow…Tes accueils sont toujours aussi…sauvages. C’est peut-être de là que vient mon ti côté malin quand j’embarque sur un mâle.

Mes yeux s’agrandissent d’étonnement à la suite de mon raisonnement tandis que Sophie se rembrunit en me foudroyant d’un regard farouche.

-C’est de là que je retiens mon côté bête dans le lit !

-Ne dis pas de bêtises, Souny. Que viens-tu faire ici ?

-Moi aussi je suis contente de te revoir, oh mais tu dois te sentir menacer maintenant que je suis là. Oh oh ! un hybride dans ton bureau ! Ta fille hybride dans ton bureau, on ne joue plus !

Souriante et fière de mon coup, je contourne le meuble de travail et je me laisse tomber sur le siège confortable, déposant une jambe sur l’un des bras. À mon aise.
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Sophie
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MessageSujet: Re: Comment se crêper le chignon avec sa mère ( pv Sophie)   Comment se crêper le chignon avec sa mère ( pv Sophie) Icon_minitimeDim 4 Nov - 11:48

Perplexe. Il n'y a sans doute pas d'autre mot pour me décrire présentement. Que diable vient-elle faire ici ? Dans mon bureau ? Elle n'est jamais venue me voir ici pourtant. Je lui ai donné de l'argent récemment en plus, alors ce n'est sûrement pas – j'ose espérer en tout cas – pour ça qu'elle se trouve là, devant moi, à faire tourner le fauteuil sur lequel elle a pris place, fauteuil qui, d'ici quelques minutes, devrait plutôt être occupé par mon patron. S'il la trouve ici, je suis morte. Aucune vie de famille au bureau. Encore ignore-t-il toujours que Souny est ma fille. À la limite je pourrai la faire passer pour une cliente… une histoire de prostitution avec violence … Enfin bref… Concentrons-nous sur le problème présent. Je réitère ma question, lui redemandant donc pourquoi elle se trouve ici.

-J'm'ennuyais de toi.

Bien sûr. Et moi je suis la reine d'Angleterre. Je lui fais les gros yeux, aussitôt elle semble comprendre que je ne n'ai ni le temps ni l'humour requis pour plaisanter avec elle.

-Bon ça va… Tu n'as pas remarqué qu'il te manquait quelque chose quand t'es partie l'autre jour ?

Si elle parle de ma mallette, oui j'avais remarqué. Je l'ai su au moment où je me suis assise sur la banquette d'une voiture. Mais je n'ai pas pu l'appeler pour la lui redemander puisque cette jeune écervelée s'est visiblement fait couper le téléphone il y a un mois. Et quant à l'adresse, je n'ai aucune idée de l'endroit où elle peut vivre. Sans doute dans un quartier paumé, avec des trous dans les murs et des voisins qui passent leur temps à se gueuler dessus. Oui, c'est dans ce genre d'endroit qu'elle doit résider.

-J'espère que tu l'as amenée avec toi. Tu n'as qu'à la laisser par terre en partant. Bonne journée Souny.

Je fais mine de vouloir me replonger dans mon rapport, espérant qu'après quelques secondes elle fichera le camp. Bon alors si madame Smith ne réclame pas bientôt ses droits quant à la garde des enfants, elle perdra tout. Et si je lui fais signer ce contrat, elle ne pourra pas m'en tenir rigueur parce que son procès pour violence conjugale sera passé. Ce ne sera donc plus ma cause… Et techniquement je n'aurai pas perdu pour…

-J'voulais savoir… commence Souny.

-J'ai l'air d'avoir du temps à te consacrer ? je m'emporte. Ma réputation d'avocate tient sur ce petit bout de papier. Si je fais une erreur, je vais perdre pour la première fois de ma vie !

Elle et moi restons bouche bée un court instant. Je n'ai pas l'habitude de m'énerver de la sorte. Je suis connue pour garder mon sang-froid en toutes circonstances. Est-ce le fait que Souny soit ici, ou ce rapport ? Ou le mélange des deux qui ne fait pas trop bon ménage au final ? Je soupire.

-Désolée. Tu voulais savoir quoi ? je demande en posant mon crayon sur ma table et en jettant un coup d'oeil inquiet à l'horloge.
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Souny

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MessageSujet: Re: Comment se crêper le chignon avec sa mère ( pv Sophie)   Comment se crêper le chignon avec sa mère ( pv Sophie) Icon_minitimeLun 31 Déc - 17:36

-Mouais…si ça serait le père ou le frérot, ou même un de tes si nombreux clients, tu ne les accueillerais pas comme ça. T’es jamais satisfaite !! Jamais contente de me voir la face ! J’suis toujours, pour toi, une menace à ta saloperie de carrière !! Tu t’en fous que je sois dans la merde jusqu’au cou ! En autant que ta vie sois bien correcte !! Souny, elle, ma fille hybride, on s’en occupe pas !! Elle en vaut pas la peine !! C’EST ÇA QUE TU TE DIS !!?

-Souny…Non…Je…

J’la laisse pas terminer sa phrase que je continue sur ma voie, trop frustrée et affligée pour me clame. Les palpitations de mon cœur s’accélèrent…un peu trop rapidement à mon goût…même que j’ai peur de faire une espèce de crise. J’ai besoin d’air soudainement, on dirait que la pièce est étouffante, que ma colère réchauffe l’atmosphère. Ça grésille…Ça crépite dangereusement. Mes joues s’empourprent sous mes couches de fond de teint, elles me brûlent, elles me donnent la sensation de faire de la fièvre. J’ai même le tournis…La pièce tangue, s’incline, pivote sur elle-même. Me membres tremblent de fureur. J’aime pas perdre mon sang-froid, car j’ai l’impression d’être malade à chaque fois.

-Ta gueule ! Tu penses peut-être que tu peux me jeter dehors avec un bon coup de pied dans le cul ?? Me suis déplacée juste pour venir te porter ta mallette, pis tu m’envoies promener ??

-Souny…Calme-toi…

Elle est débout, m’étudiant d’un regard inquiet. Quoi ? Maintenant, tu te fais du souci pour moi ?! À la bonne heure ! J’croyais que tu te foutais pas mal de moi…Nenon…En fait, tu as peur qu’un de tes collègues pénètrent dans la pièce et voie une hybride hystérique qui pointe sur toi un poing agité par des convulsions de rage ! Ça ruinerait ta si belle réputation d’avocate ! Oh ça oui ! Pourquoi n’irais-je pas crier à tue-tête que tu es ma mère, une méchante maman qui a une hybride corbeau comme fille. Ohhh là ! On ne rit plus !

Je trépigne sauvagement, gueulant et frappant son bureau de mes bottes à cap. Des copeaux de bois s’en détacher et s’écrasent sur le sol, vestige des mes coups de pied. Ma mère contourne prestement son bureau, m’agrippant par les épaules pour m’éloigner de ce tas de bois verni. Elle sait bien que je brise tout quand je suis en colère. J’ai besoin de me défouler dans ces moments-là.

-Souny !

-T’es rien qu’une salope ! On te l’a déjà dit !! Toi qui disais vouloir devenir la meilleure des mamans, ben t’as pas réussi ton …

Quelques coups réguliers résonnent derrière la porte, puis une voix masculine s’élève et prononce le nom de ma mère d’une voix incertaine. Nous nous figeons tout deux, aussi muettes que des muettes.

-C’est mon patron…, souffle-t-elle.

-Tu veux que je me cache quelque part ? … je propose.
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Sophie
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MessageSujet: Re: Comment se crêper le chignon avec sa mère ( pv Sophie)   Comment se crêper le chignon avec sa mère ( pv Sophie) Icon_minitimeVen 11 Jan - 19:38

Ce serait une excellente idée ma chérie, mais regarde un peu la grosseur de mon bureau ! Vois-tu un endroit où tu pourrais te cacher ? Peux-tu bien me dire comment tu pourrais te dissimuler quelque part, toi la chose qui fait tant de bruit pour rien et qui ne cesse de gesticuler même si ta vie en dépend ?

-Non, ça ne sert à rien. Assieds-toi sur la chaise et prends un air ennuyé.

Je regarde Souny qui s'exécute. Elle prend cet air comme s'il était naturel – je crois bien qu'il l'est. Un petit air blasé qui lui donne l'air d'une cliente difficile, d'une femme coupable qui fait appel à la meilleure des avocates pour se sortir du pétrin, et qui vient de se faire annoncer qu'on ne prendra pas son cas en mains.

-Entrez ! je crie, la voix un peu étranglée par le stress en ajustant mon tailleur.

-Tout va bien ici ? demande un homme à demi-chauve – mon patron – en entrant sans refermer derrière lui. J'ai entendu des cris avant de frapper.

Je regarde Souny avec un froncement de sourcils, espérant qu'elle saura improviser quelque chose, parce que moi, niveau improvisation, ce n'est pas très fort. J'excelle lors de procès, mais lorsque je suis hors de mon domaine, je patauge et bats de la nageoire comme un poisson hors de l'eau.

-Cette salope d'avocate veut pas me couvrir dans mon procès ! qu'elle chouine en regardant le monsieur. C'est supposé être votre meilleure et elle veut pas m'prendre !

Louis me regarde avec à son tour un froncement de sourcils. Louis n'est pas très grand, mais pas gros non plus, et s'il est presque chauve, il ne dépasse toutefois pas les trente ans. C'est un homme que je respecte, quand il ne s'enfle pas la tête avec des projets irréalisables ou ennuyants.

-Elle n'a pas d'argent pour payer, je dis, et avant qu'il ne m'interrompe, je poursuis. J'allais lui parler, avant qu'elle ne se mette à crier comme un oiseau atteint de folie, de notre programme d'aide financière, pour les gens de sa… classe sociale.

-Bien, bien… faites donc. Pourquoi étais-je ici déjà ? Ah oui. J'ai reçu les termes du contrat pour New-York. Vous pourrez y jeter un coup d'œil, ça ne vous tuera pas, ni ne vous engagera à rien. Mais ce serait…

-Bonne journée Louis ! je coupe sèchement. Posez le sur le coin de mon bureau. Et fermez la porte en sortant…

Ce que je voulais dire par projets ennuyants … Mon patron sort du local en s'inclinant poliment, et referme la porte sans un bruit. Moi, je soupire et comme je viens pour attraper le paquet de feuilles pour le ranger dans mon bureau, Souny l'attrape.

-C'est quoi ça ? dit-elle en faisant les yeux ronds. Tu quittes Paris ?

Et il ne tombait pas du tout au bon moment ce rappel de projet. Je lui ai déjà dit que je ne partirais pas pour New-York. La situation et le salaire ici me conviennent et je ne permettrai pas qu'on m'échange contre de l'argent et une avocate de second rang. Je suis Sophie duRocher, avocate dans la ville de Paris depuis des années, et cela ne changera pas. J'ai une famille à faire vivre et …

-Tu comptais m'en parler quand ? crache Souny, visiblement furieuse.

Et voilà, le début du malentendu.
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MessageSujet: Re: Comment se crêper le chignon avec sa mère ( pv Sophie)   Comment se crêper le chignon avec sa mère ( pv Sophie) Icon_minitimeMar 22 Jan - 22:32

-Oh, je vois ! m’écris-je victorieusement en brandissant un poing ganté. Tu comptais faire tes valises, emmener avec toi l’vieux et l’frérot sans m’avertir de votre départ, c’est ben ça ?? Quoi ?!! T’en a marre de ta fille ? T’voulais m’laisser seule à Paris ! Ton hybride de fille te fait honte à ce point ?!! T’aurais pu m’en glisser un mot l’autre jour, je m’aurais pas déplacé pour rien !

Je crache sur son beau tapis pourpre en bottant son bureau avec frustration. Non mais, j’lui demande un peu de respect et quelques euros pour garnir mon compte en banque restreint. Elle s’en doute sûrement pas, mais j’ai vraiment besoin d’elle, ici. J’peux pas vivre en sachant que ma mère est loin et qu’elle ne pourra jamais me tirer d’ennui. Non, j’lui dirai jamais, mais j’veux qu’elle reste près de moi. Des fois, j’aimerais qu’elle me prenne dans ses bras et me témoigne de l’amour, comme elle le fait à l’frère. Je m’sens tellement seule ces temps-ci, pis la suggestion de ce Raquel maigrelet commence à se faire tentante. Allez, l’mère, dis-moi que tu restes afin que je n’aille pas à accepter un marché qui pourrait m’nuire.

Elle me fixe avec intensité et tapote nerveusement la surface de bois de son meuble de travail. J’entends ses ongles faire des clac-clac énervants, puis son silence m’hérisse davantage. Tenant à bout de bras le dit dossier, je retiens mon souffle, angoissée. J’ai l’impression que mon cœur défaillit à toutes les fois où ma mère lance un coup d’œil imperturbable vers le paquet de feuilles, mes jambes tremblent sous mon poids et une sueur froide se répand sur ma nuque et mon dos.

-Écoute, Souny…Je prévoyais en discuter avec toi prochainement…

-Quoi ??!!!! j’hurle de rage. Tu t’en vas ?!!

Sophie esquisse un sourire tendu, tend une main et attrape le dossier sèchement, puis le range dans un tiroir. Elle réajuste sa veste, renifle subtilement et s’assoies sur sa chaise, croisant les jambes et me dévisageant avec calme et sérénité.

-Oui, j’ai eu une proposition plus qu’alléchante et je ne pouvais pas…prendre le risque de la perdre. Une personne beaucoup moins qualifiée que moi aurait pu se rendre à New York et tout détruire. Tu comprends ?

-Non, j’marmonne, mécontente. J’comprends foutrement pas ! Pourquoi tu veux partir ?!! T’es bien ici, t’as une bonne paie, pis t’es connue.

Elle soupire de découragement et s’adresse à moi comme si j’étais un enfant déficient avec quelques difficultés de compréhension. Ce ton là, je le déteste, ça me fait grincer les dents à chaque fois. Ses doigts s’entrecroisent et se posent sur l’un de ses genoux. Son regard indéchiffrable me donne l’effet d’une douche glacée.

-Eh bien, dit-elle lentement en pesant bien ces mots. Ton père et moi avions décidé qu’il serait mieux pour notre petite famille de quitter…provisoirement Paris.

-Et moi ? J’fais quoi là-dedans ?

-Toi ? fait-elle, surprise.

Sale garce.
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MessageSujet: Re: Comment se crêper le chignon avec sa mère ( pv Sophie)   Comment se crêper le chignon avec sa mère ( pv Sophie) Icon_minitimeDim 27 Jan - 22:11

Je n'aime pas ça, je n'aime pas ça du tout. Je me sens présentement comme cette femme méprisable que j'ai du défendre à mes débuts. Elle était accusée, à juste titre, de négligence maternelle. J'ai réussi à faire passer son travail comme étant le maximum qu'elle pouvait faire pour préserver ses enfants du besoin, que si elle y passait autant de temps, c'était pour leur bien, que si elle laissait son fils de neuf ans s'occuper seul de sa sœur de cinq ans, c'était parce qu'elle n'avait pas d'autre possibilité sinon de s'en débarrasser, et quelle mère aurait le cœur d'abandonner ses enfants aux services sociaux ? Je détestais cette femme. Prostituée à temps plein, la seule chose qu'elle ramenait à la maison sinon des repas, c'était des morpions.

-Écoute Souny, tu as dit toi-même bon nombre de fois que tu ne désirais pas faire partie de cette famille. Et franchement, qui t'en blâmerait ? Je ne vois plus de famille nulle part, pas seulement à cause de toi, mais à cause de tout.

Je lui répète lentement le même plaidoyer que j'avais donné pour cette ignoble mégère, peu satisfaite de moi. Seulement, en faisant croire à Souny que nous partons tous, en faisant déménager la famille dans un autre quartier, elle se croira seule et abandonnée. Mais je pourrai veiller sur elle sans qu'elle s'en aperçoive.

-Je verserai de l'argent dans ton compte tous les mois, je dis.

-Mais je m'en fiche ! Tu abandonnes ta fille ! Ta fille !

-Tu es majeure et vaccinée Souny, tu me le dis toujours pour que j'arrête de fourrer mon nez dans tes affaires.

La voilà qui perd les pédales à me dire que je n'essaie jamais de mettre mon nez dans ses histoires parce que je suis, et je cite, une travailleuse frustrée et fière qui n'a que faire de la vie de sa fille et qui se porte bien mieux quand celle-ci ne montre pas le bout de ses plumes. Je soupire avec bruit. Cette jeune femme m'exaspère. Je la croirais beaucoup plus jeune. La vie loin du foyer sert habituellement à renforcer et faire grandir un individu. Apparemment ce fut tout le contraire dans son cas.

-Tu es ma mère, et tu n'as pas le droit de me laisser ! Ça devrait t'horrifier que je vive dans l'inconnu, loin de la maison, et…

-Je t'arrête tout de suite Souny ! Je t'ai mise à la porte moi-même. J'ai été on ne peut plus claire sur les raisons de ton départ précipité. C'était pour le bien de ce qui était à l'époque une famille, je poursuis avec, cette fois, mon ton de mégère habituel. Pourquoi, par les moustaches du saint père, je devrais m'en vouloir aujourd'hui de te laisser à ta misère et à ton misérable boulot de vendeuse de lingerie ou je ne sais trop quoi. Encore heureux que tu ne vendes pas ton corps comme tant de femmes le font.

Elle me regarde, carrément choquée. Bon, peut-être qu'elle me laissera "partir" si je la pousse à me mépriser à ce point.
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Souny

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MessageSujet: Re: Comment se crêper le chignon avec sa mère ( pv Sophie)   Comment se crêper le chignon avec sa mère ( pv Sophie) Icon_minitimeMer 13 Fév - 16:37

Elle ne sait même pas quel boulot j’ai. Et puis, c’est sympathique de travailler dans une boutique de lingerie, j’ai des réductions sur plein de morceaux vachement coquins. Elle devrait peut-être s’en procurer, question de s’envoyer en l’air avec l’mari impuissant qui l’a fait pas mouiller. Ark … J’suis ben crue aujourd’hui. Mes épaules s’affaissent lourdement et je prends place sur le siège en face de l’mère. Tout à coup, je me sens faible, vidée, complètement vidée, comme après une bonne baise, sauf que cette fois-ci…c’est différent. J’ai une grosse boule au fond de la gorge et mes paupières s’imbibent d’eau. Je renifle bruyamment. Elle était pas obligée d’être aussi directe…quoique oui, sinon je n’aurais pas compris qu’elle se foutait de moi et me versait une somme d’argent pour que je lui fiche la paix pendant un bout de temps.

-J’vois enfin ce que tu veux m’dire, l’mère.

Ma voix est blanche, neutre, comme si je ne ressentais plus rien. Pourtant, c’est faux. Totalement faux. Je vois un gouffre se former sous mes pieds bien qu’il y ait ce plancher recouvert d’un tapis rouge. J’ai la sensation que je plonge tête première dans ce gouffre et que personne n’est là pour venir me secourir, aucune main bienfaitrice ne se tendra vers moi; j’suis seule. Complètement seule. J’ai pas le courage de la regarder dans les yeux, j’ai plus la force de rien faire. J’pense que je vais aller m’coucher dans mon lit et y rester pendant des heures…Jusqu’à ce que je doive aller travailler.

-Il était temps, Souny.

Ces mots me font l’effet d’un poignard planté dans ma poitrine. Je la trouve injuste. Je la trouve cruelle et froide. Elle va enfin se débarrasser de moi, je la vois presque jubiler à cette pensée. Finalement, elle me repousse quand même et elle va pouvoir vivre une vie heureuse en compagnie de sa famille. J’ai toujours trouvé ça odieux les parents qui délaissaient leur progéniture. Dylan et moi avions vécu la même chose, comme la plupart des hybrides. J’ai plus rien à faire ici. J’veux plus revoir ma mère. C’est un monstre.

-Je vais te laisser à tes papiers, je dis en me levant, la mine basse.

J’vais devoir retrouver mon aplomb avant de sortir de ce cabinet. La Souny que je connais ne se laisse pas anéantir aussi facilement. Ravale tes larmes ma fille, une hybride comme toi ne peut pas se permettre d’éclater en sanglots, surtout pas devant sa mère. Soit fière, redresse l’échine comme une reine et envoie la chier comme il se doit.

-Tu sais, Sophie…Ouais, je t’appellerai plus mère parce que t’es plus ma mère…Mais je tenais à te dire que…malgré ton désir de vouloir devenir la meilleure des mamans, t’es vraiment la pire. T’es rien qu’une garce qui s’occupe de son image et qui se fout d’avoir une fille courant les rues avec quelques euros dans les poches. Ouais, une fille qui doit séduire des mecs pour que ceux-ci lui paient le souper et en retour, elle doit tendre son petit cul. Tu penses que je ne vends pas mon corps ? Ben ouais ! Faut bien qu’une fille se nourrisse, paie son logis et s’habille.

Je me détourne, me refusant de voir le visage de ma mère. Je quitte le bureau d’un pas décidé. J’espérais qu’elle viendrait me chercher et me serrerait dans ses bras.
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MessageSujet: Re: Comment se crêper le chignon avec sa mère ( pv Sophie)   Comment se crêper le chignon avec sa mère ( pv Sophie) Icon_minitime

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