(PV Souny) Quelques questions

Ça fait maintenant deux jours que j’essaie d’entrer en contact avec un policier à propos d’une autre de ces fameuses affaires d’hybrides que mon patron adore…Encore les mêmes histoires idiotes qui se répètent. Mais, on me paie pour ses histoires idiotes alors le con avec qui je m’obstine depuis 4 minutes ferait mieux de dire quelque chose d’intelligent et qui puisse m’aider…

-Écoutez monsieur…Si vous nous derangez encore on vous arrête pour arcellement…

Je veux juste parler à ce foutu policier qui s’est retrouvé dans cette affaire d’hybride, ça ne prendra que 2 minutes merde…Je soupire. Je ne suis que très rarement en état d’énervement mais là…

-…On ne fait que notre travail…

-Mais moi aussi! Qu’est-ce que vous croyez!?

C'est quoi cette idée que si je questionne les gens c'est pour mon plaisir personnel et pour faire chier la population? Je fais mon travail et se qu'on m'ordonne moi aussi...

Évite d’élever la voix…C’est pas comme ça que tu pourras faire ton article Thomas. Je ne veux que lui poser 2 ou 3 questions…En moins d’un mois ce type a abattu 2 hybrides et en à arrêter 4…C’est la moindre des choses qu’il se montre un peu la gueule, non? Non, bien sûre que non, toujours non…Juste quelques mots, c’est tout ce que je demande…Mais, non…Monsieur se cache…De quoi a-t-il peur? Il doit probablement être considéré comme un héros par la majorité de la population alors une parution au journal ne devrait pas l’effrayé… Il a pas abattu des enfants, il a abattu des hybrides…Il n’aura pas une mauvaise pub tout de même…C’est quoi leur problème? Qu’est-ce que tous on contre les journalistes ma parole? C’est à croire qu’on est autant fuis que ces monstres…J’ai mal choisi ma vocation…

Le policier continue à m’expliquer que je serais mieux de partir si je ne veux pas de problème mais moi je ne l’écoute pas. J’attends juste qu’on me dise où je peux trouver son collègue. On ne me dit rien, on ne me donne aucun indice…On ne veut même pas me dire où se trouve les 4 autres hybrides à l’heure qu’il est…Pourquoi on ne veut jamais faciliter mon travail? C’est un complot…Tout le monde veut me rendre la vie impossible…

Je devrais peut-être me résoudre à partir…Si ça continue, c’est moi qui aurait des ennuis et non ces hybrides…L’homme devant moi semble bien résolu…Et merde…

-C’est lui qui est parti avec le butin !! Vous l’avez pas vu galoper !! ?? je rugis en agitant mes mains menottées sous le nez du policier.

-Il a plongé dans une bouche d’égout, avoue-t-il en m’incitant, d’une forte secousse sur le dos, à avancer vers le poste de police.

-Une bouche d’égout ? je répète pas vraiment surprise, mais plutôt prise d’un fou rire. Normal ça, c’est là qu’il prend ses douches.

Le policier retrousse son gros nez et pince les lèvres, un ti peu dégoûté. Je dois approuver, se nettoyer dans une eau brune de merde n’est pas ragoûtant. Disons qu’à chaque fois que Dylan revient de faire une petite baignade nocturne, je m’empêche de respirer son odeur, question de rester en vie. J’ai pas vraiment envie de mourir à mon âge.

-Il a ensuite disparu dans une voiture quand il est sorti quelques rues plus loin, ajoute le type en uniforme.

-Pas étonnant, c’est probablement son ami gay vampirique qui l’a secouru, il suit toujours le ti poux partout.

Crétin de Dylan ! Faut toujours qu’il s’enfuie en couinant et qu’il aille se réfugier dans les bras de son riche amant. Et moi ? Qui va me sauver de ce merdier ?? Certainement pas le type que je me suis tapée hier, je l’ai complètement ruiné en fouillant de son portefeuille garni pendant qu’il roupillait, après notre nuit torride. Bon pas tant que ça, je dois avouer qu’il était assez médiocre dans l’art de faire jouir une femme. Mouais, j’suis une vilaine femelle, femelle, cependant, qui tente de survivre avec son maigre revenu. Donc pas le jeune homme…Mais qui ?? Dylan ? Il doit présentement se moquer de moi, lui qui est réfugié dans un beau manoir aristocratique. Wow…je les sors les beaux mots. Ma mère serait fière de moi…Ma mère…?

-Entrez, ordonne le mec d’une voix presque autoritaire.

Je hausse les épaules, entre comme on me l’a si gentiment demandé et observe les alentours. Bon, il y a du people…Des policiers, des individus crottés et des gens…normaux. Ma mère, hein ?? Je pourrais lui téléphoner et geindre un petit peu, la menacer peut-être. Elle va aussitôt bondir, choquée, penser que sa carrière et sa respiration sont en dangers et venir payer ma caution. Nah…Elle va me tuer…Maman a déjà assez une opinion de moi assez minable, pas nécessaire de l’empirer. Bon…Qu’est-ce que je peux faire ? Allez, réfléchis Souny…

Mes yeux survolent les personnes et s’immobilisent sur un homme gesticulant avec un policier. Tiens, je ne suis pas la seule qui a de la misère avec ces vaches. Ohh…Une personne inconnue…une histoire inventée…des billets pouvant payer ma caution…Un remboursement à ma manière…J’ai une idée !!!

Plutôt fière de mon génie, je vérifie l’assistance pour voir qui serait apte à être le chanceux. Je regarde le comptoir devant moi et y déniche la perle rare.

-HEEEIINNN!! Je m’écrie joyeusement.

Tout le monde sursaute, même le gars que j’ai examiné, et je le pointe du doigt.

-FRÉROT ??!!! TU TOMBES BIEN !! TU VAS PAYER MA CAUTION, HEINN ??!! CROAK !!

Le policier lui annonce un bon petit montant tout en souriant d’un air narquois. Allez l’homme aux lunettes, accepte sinon je suis bonne pour plonger dans un bon gros fumier. Ma mère va ma passer sur le corps et m’engueuler avec rage, mon père va glousser de plaisir et mon frère va se pisser dessus tellement que la situation va lui plaire. Tu peux bien comprendre que mon orgueil ne va pas tolérer aussi maltraiter par ma famille…Allez dis quelque chose…Le mec ne semble pas vouloir me tirer du caca. Va donc chier !! Je vais me souvenir de ta minette et la prochaine fois que je te croise, je te flanque mon point dans ton gros c... !

Le policier l’entraîne à l’écart, parlant et gesticulant tout en me pointant du doigt par moment. Ah putain, je vais être obligée de téléphoner à ma mère. Je vais devoir me préparer mentalement à souffrir les mille tourments de l’humanité. Je grince des dents, marmonne et lance des coups d’œil farouches à tout ce qui bouge. Pis là, je suis menottée, j’peux même pas m’arracher des plumes !

L’autre bonhomme qui m’a amenée ici me guide vers un siège près de la réception et m’incite à m’asseoir en posant sa grosse paluche sur l’une de mes épaules.

-Aille, me touche pas, gros porc !

L’homme en uniforme me foudroie du regard, mais je l’ignore à la perfection. Je zieute le combat pour ma liberté se déchaîné à quelques mètres de moi. Combat ? Bah, c’est plutôt une discussion où le flic placote indéfiniment. J’ai vraiment peur que l’autre décide de me laisser me débrouiller toute seule. J’aurais dû accepter la proposition du bizarroïde.

-AILLE FRÉROT !! TU VAS M’AIDER, HEIN ??!! T’AS PAS TROP LE CHOIX DE TOUTE FAÇON !! CRRRIINNKKK !!

( désolée pour le retard)

Bon, première chose à faire en arrivant à la maison, c’est de me ramasser la cire d’oreilles parce que là…je crois que j’en ai sûrement besoin. Pas sûrement, mais vraiment ! Héhé, ce mec à lunettes a bien accepté de me tirer d’affaires malgré que le policier a dû lui donner toutes les raisons valables pour que je pourrisse dans une cellule pour les prochains jours. Naahh ! Hors de question mon pote, ma mère me truciderait si elle apprenait que son nom est bafoué par mes mauvaises conduites. Me trucider ? Non, elle s’évanouirait, serait prise d’une crise phénoménale, écumant et tremblant, avant de me sauter à la gorge avec des poignards en guise d’ongles. Je vois bien ma mère me bondir dessus, hurlant et jurant. C’est une image tout à fait charmante. Je ne peux pas m’empêcher de sourire.

Des paroles sont échangées, les policiers tentent encore de raisonner le pauvre diable avant que je ne m’agrippe à son bras, mes poignets soudainement libres de lourdes menottes. J’aborde un sourire étincelant et triomphant, tirant la langue aux bonhommes qui m’ont traînée jusqu’ici. Ils se figent, rougissent de frustration et font payer mon frérot avant de tourner les talons et de s’en aller bien loin.

Oufff…Je soupire de soulagement tout en les suivant d’un regard soucieux. Bon ben…comment je vais faire pour rembourser mon samaritain ? Pis, je suis vachement écoeurée d’être ici, toutes ces personnes ne uniforme qui me lancent des coups d’œil accusateurs me fichent la frousse et je dois dire que je commencer sérieusement à me choquer.

-Bon ben…, je commence en pivotant mon sauveur.

Je sautille d’un pied à l’autre, légèrement embarrassée. J’aime pas ça devoir remettre du fric à quelqu’un parce que ça signifie que je dois me débrouiller d’une façon quelconque pour me trouver un certain montant prochainement. Faut aussi avouer que mon loyer bouffe ma paie et que ma mère s’obstine à ne rien vouloir me donner., elle qui a revenu si médiocre. Pouffiasse.

-Vu que tu m’as sorti d’embarras, faudrait peut-être que je te rembourse.

Humm….Comment vais-je bien pouvoir arranger ça ? J’ai pas cet argent sur moi et mon compte en banque s’amaigrit de jour en jour. Il faudrait que je demande à Dylan si son ami riche voudrait me prêter un peu de liquide…Oh mais là, je vais en devoir au suceur de sang et pas à l’humain. Donc, soit je m’enfuis, soit j’invente une histoire à dormir debout…

-Tu veux une partie torride de jambes en l’air pour dédommager ou ton fric ?

Voilà, c’est simple comme demande et dans mes moyens. S’il décide de baiser, ben rien de plus facile, et s’il décide d’avoir son argent….ben…J’vais trouver un moyen…de m’esquiver ?

(prend le temps que tu veux voyons…)

Argent remis, je suis à peu près tiré de cette histoire quoi que j’aimerais bien qu’on me rembourse…Ça serait la moindre des choses bien que, ne connaissant pas cette jeune femme, je ne peux jurer qu’elle aura l’honnêteté de le faire surtout que si elle se retrouve dans un poste de police…

Après ses pivotements et son air embarrassé, elle me parle enfin d’un éventuel remboursement. Elle est par contre très hésitante. Ce n’est pas là pour me rassurer mais bon…J’ai accepté de l’aider, c’est bien mon problème maintenant. J’aurais très bien pu la laisser là. Ce qui est fait et fait…Et j’espère ne pas avoir à le regretté. Elle n’aurait pas pu appeler un ami ou de la famille pour se sortir du pétrin au lieu de rabattre ses espoirs sur un pauvre type qui voulait seulement faire son boulot honnêtement? Il faut croire que non.

-Tu veux une partie torride de jambes en l’air pour dédommager ou ton fric ?

Je la regarde, surpris.

Frérot aimerait bien ravoir son fric, figures-toi…

« Une partie torride de jambes en l’air », ça ne paît ni à manger, ni un loyer, ni du café, ni les factures. Et je ne suis pas du genre à accepter ce genre de « paiement ». Je me demande quel âge elle a d’ailleurs…Nous devons avoir au moins 10 ans de différence.

Je n’ai pas tout compris la situation dans laquelle tu t’étais mise et ça te regarde…Mais, oui…J’aimerais bien être rembourser. Est-ce une possibilité Mademoiselle?

Vrai que je n’ai pas tout compris. Ce policier ne faisait que baragouiner et insulter la demoiselle…Et j’avoue que je n’écoutais qu’à moitié. Je n’avais plus la patience. Je vais repartir bredouille et avec une légèreté dans le porte-feuille…Je ne veux qu’être rembourser mais elle pourrait très bien repartir et je ne pourrais rien faire…Seulement repartir chez moi

Je l’observe. Mais quelle curiosité que cette jeune femme…Quelle…Excentricité.