La tête en l'air (PV)

Je n’ai jamais affectionné le quartier latin malgré son attrait plutôt esthétique…Mais, je demande indulgence. Beaucoup de mes habitudes ont changé ces derniers jours. À un point tel qu’avant aujourd’hui, je n’avais pas vu la lumière du jour depuis 2 semaines. Et, quand je dis, « voir la lumière », à vrai dire, je n’ai eu le droit qu’à la fin d’un coucher de soleil ce qui fait qu’il fait malgré tout assez sombre. Ma première demi-lumière alors.

Je ne doute pas par contre qu’à cette heure, je suis encore en « sécurité ». Du moins, je ne risque pas de rencontrer des vampires. Bien que le soleil se couche, je crois bien que ces créatures doivent se « lever » plus tard. Dans une heure, il vaudrait mieux peut-être que je sois dans ma maison de fortune.

Cela fait un immense bien de voir des humains autour de moi. Des gens normaux qui n’ont pas idée de ce qui se trament la nuit. Ils ne savent pas la chance qu’ils ont. Dire que si ma vie n’aurait pas été « perturbé », je serais encore devant l’ordinateur à taper un nouveau roman. Mais, je n’ai vraiment plus la tête à ça depuis 4 ans.

Je m’arrête devant un théâtre.

Je ne sais pas pourquoi, mais, il a attiré mon regard. Peut-être parce qu’il a l’air… « Vivant ».

Je regarde les écriteaux. Qu’est-ce qu’il y joue ces temps-si? Tiens, Cyrano de Bergerac…Ils font dans les vieux classiques? L’histoire du mec au grand piaffe.

Je ne l’ai jamais vu en pièce, mais j’ai lu le livre. C’est…Particulier. Tout ça pour dire que je m’attendais à plus de neuf dans un théâtre de Paris…Mais, je dis n’importe quoi. Qu’est-ce que j’en sais? Je ne vais jamais au théâtre. Je n’ai jamais eu trop les moyens ces dernières années…Ni le temps.

Je me rends alors compte que je m’éternise à observer le bâtiment et les affiches. Je faisais quoi déjà?

Je soupire. Rien comme d’habitude. Je profitais de la mi-temps entre la lumière et les ténèbres. Je baisse alors la tête. Arf, de quoi attraper un torticolis à garder la tête trop longtemps en l’air.

Je mets mes mains dans mes poches et constatent que je ne suis pas seul…

Il faut s’y attendre à cette heure…