Au point de rencontre (PV)

Une semaine s’était écoulé. Jour pour jour comme prévu. Une semaine. Déjà. Et déjà minuit. J’ai eu l’impression que ma vie pendant ces 7 jours avaient été calculé en grain de sable.

J'ai pensé durant tout ce temps. J'ai pensé beaucoup. J’ai pris bien plus de temps à retourner la question dans mon esprit qu’à réellement « mettre de l’ordre dans ma vie ». Et pourtant, je n’ai cessé de tourner en rond dans ma tête au lieu de me sortir de nouveaux arguments de refus ou au contraire, des arguments pour accepter. Toujours le même « mais » et le même « quoique ».

En fait, je crois qu’une semaine n’était pas suffisant. Je n’ai peut-être pas pris une bonne décision, fait une bonne réflexion. Peut-être que je suis sur le point de faire la plus grave erreur de ma vie. Ah, la ferme Thomas! Si ta raison remporte sur ta folie, tu n’arriveras jamais ni chez toi, ni au point de rencontre.

La réflexion est terminé. Le sablier a finit de couler. Je n’ai pas le choix. Dans à peine 1 minute, il sera minuit. Alors, c’est un pas en arrière ou un pas vers l’avant. Ça ne sert à rien de réfléchir encore à mes raisons. Je ne peux qu’être certain que mon choix est mauvais ou bon qu’en y allant…Alors, j’y vais. Et me voilà sur les quais de la Seine. Pour y retrouver un vampire pour la troisième fois. Sera-t-il là? Bien sûr. C’est même certain.

En fait, je ne sais même pas dans quoi je vais m'embarquer! J'aurais dû insister sur plus d'informations...Non, non. Ce type n'est pas Lestat. Il est plus effrayant encore que Lestat. Et plus d'info ne m'auraient sans doute pas aidé. Je suis simplement perdu.

Je m’assois nerveusement sur le même banc où nous étions quitté il y a une semaine. Un silence mortel plane. Ce n’est pas pour m’aider à oublier mes inquiétudes. À quoi je m’attendais aussi à minuit? Alors, j’attends. Un regard sur ma montre. Il est minuit juste. Judas.

- Je suis heureux de constater que tu es ponctuel, Thomas. C'est une vertu rare, je nos jours..

Depuis combien de temps je suis la, il est certain qu'il n'en sait rien. Une question s'élève souvent a cette impression, "depuis quand est-il la?". En fait, depuis que le premier coup de minuit a résonné dans tout Paris. Enfoncé doucement dans l'ombre d'une nuit sans lune, je m'avance jusqu'a ce que l'humain puisse voir mon regard ambré. je souris faiblement, et contrairement a ce que l'on pourrait attendre de mon ton calme et doux habituel, mes mains ne sont pas dans me poches. elles glissent doucement d'avant en arrière alors que je marche, si attirantes et en même temps effrayantes. Elles ont tué et caressé a travers toute l'histoire.

- Aller directement au but serait trop simple. Dis moi, Thomas. Qu'as-tu fait d'autre que réfléchir, cette semaine?

La question ne cache pas un fond de réponse, j'ose esperer qu'il me dira la vérité. C'est important concernant la suite des évènements, sans une confiance mutuelle rien de bon ne saurait résulter de notre relation... Il ne semble pas prèt a me considérer comme un ami, et quelque part je le déplore. Mais bon... Dans un certain sens, comment resister a cette douce chevelure qui flotte avec lenteur, animée par un vent inexistant? je m'approche encore, et m'arrête a environ un mètre de lui. j'attends.

Une voix. Sa voix. Une voix qui m’a dit jusque là si peu de chose. Je retiens un sursaut. Je suis déjà assez nerveux. Et il s’amuse à signaler si soudainement sa présence? Depuis quand est-il là? Était-il là avant mon arrivé où vient-il d’arriver en s’approchant de moi avec le plus parfait des silences? Je n’en ai pas la moindre idée. Reprends ton sang fro…Ah non…Je crois qu’il n’est pas question d’utiliser ce genre d’expression, encore moins en présence d’un vampire…Donc, je reprends : « Gardes ton calme, Thomas ». Au fait, qu’a-t-il dit déjà?

Je suis toujours ponctuel…Soufflais-je simplement. Garder bêtement le silence ne m’aidera pas à me détendre.

Ponctuel. Et je crois avoir encore plus de raison de l’être cette nuit, non? M’enfin. Je le regarde, son visage s’éclaircit. Un faible sourire…Et son regard ambre fixe. Ses cheveux toujours flottant. N’y a-t-il aucun vent? Il me semble que la réponse soit non encore une fois. Ses mains blanches qui suivaient le mouvement de ses pas se mobilisent alors qu’il s’arrête à un mètre de moi. Je suis resté assis en ce qui me concerne.

-Aller directement au but serait trop simple. Dis moi, Thomas. Qu'as-tu fait d'autre que réfléchir, cette semaine?

Je ne comprends pas trop ce qu’il attend de moi par cette question. Pourtant, je me mets à réfléchir profondément. Un vide quasi-total. Qu’ai-je fais? J’ai mis de l’ordre dans ma vie. Ça, c’est certain bien que mes idées soient quelque peu embrouillées. Je sais par contre que je n’ai pas téléphoner à ma petite sœur comme je pensais le faire. Mais, ce n’est pas bien grave…Qu’ai-je fait cette semaine…? Je sais que j’ai régler ce qu’il y avait à régler au niveau de mon travail. J'ai parler à mon patron, ouais...Mais, bien sûr, je n'ai pas été assez con pour lui sortir une histoire de vampires...Lui qui me prend deja pour un fou. En fait, il n’y avait peut-être que ça à régler. Je ne peux pas croire que mes pensées soient brumeuses à ce point. C’en est ridicule.

-Je ne me rappelle pas trop qu’est-ce que j’ai fais d’autre depuis des jours…Sincèrement, je ne me rappelle même pas m’être nourri et avoir dormi. Pourtant, je suis bien éveillé et je n’ai pas faim donc, je suppose que j’ai fais tout ça. Quoi que peut-être pas? Ça expliquerait pourquoi j’ai l’esprit si perdu... Mais… Tout est en ordre à présent.

Avait-il déjà tout lu dans mon esprit que j’acceptais de le « suivre » je ne sais où comme un aveugle? Ou peut-être bien attend-t-il que je le lui dise? Mais, ma dernière phrase peut le laisser deviner. Qu’est-ce que je suis sur le point de faire? J’attends qu’il me le dise, me l’explique, me le montre. C’est pour cette raison que…Malgré ma conscience encore présente…Je suis là.

Je me met simplement a marcher, l'invitant par cette occasion a me suivre. Il semble que cela m'aide quelque peut a faire comprendre ce que je dis aux autres. les deux mains cette fois jointes dans le dos, je ne prend la parole qu'après une centaine de mètres.

" Je sais que tu as du mal a comprendre L'attention que je te porte, et paradoxalement elle ne se trouve pas très éloignée de ce que tu pourrais deviner. Lorsqu'un vampire vieillit, il lui devient difficile de trouver des occupations assez durables pour l'intéresser. A mon age, ce que nous ferons ensembles devra être étonnamment marquant pour que je m'en souvienne. Une vie d'homme dans quatre millénaire n'est pas grand chose, et je dois reconnaitre que ce sentiment qui te serre dans son étau m'est familier depuis longtemps. Tu es avec moi pour m'occuper, tout simplement. J'espère que, bientot, tu te seras montré tellement important dans ma vie que je ne pourrais plus me passer de tes conseils, ou de tes questions. Je sais que ca peut te paraitre un peu étrange, voire insultant... Mais c'est ainsi. "

Il doit comprendre que j'entend par la en faire un ami, et non un objet. Mais un ami humain, avec ses défauts et ses qualités. Rien a voir avec le protocole un peu restrictif des miens, quelqu'un qui puisse m'amuser dans ses réactions et me surprendre. Un moyen, en quelque sorte, de m'évader de cette prison d'ennui que cette longue vie m'a construite. Par dela ces paroles, j'attend calmement qu'il réponde, ou en tout cas avale la pilulle d'une taille impressionnante que je lui ai tendue. Par ailleurs il sait deja que, si il me déçoit, je pourrais m'accommoder parfaitement de sa chair. Une motivation que je n'ai jamais cachée a personne, tant par amusement que par principe.

Il se met à marcher. Je suis donc censé, en toute logique, de le suivre. Ce que je fais, bien entendu. Aucun de nous ne prend la parole pour le moment. Peut-être attend-t-il que je brise le silence. Je n’en sais rien. Je ne fais rien mis à par le suivre. C’est le silence. Il finit pourtant par parler. Il finit enfin par m’expliquer le font de sa pensée. En gros, il est vieux, il s’ennuie et il veut de quoi s’occuper un peu. Bien sûr, je ne suis pas là pour lui dire d’investir dans une télévision. En fait, c’est moi qui doit « l’occuper ». C’est comme ça qu’il se fait des amis? N’ayant jamais vraiment eu d’amis depuis presque une dizaine d’années, je ne suis pas trop placé pour critiquer…Mais, quand même. Il a raison de dire que c’est étrange.

-Je devrais donc agir en ami, c’est bien ça? Vous en demandez beaucoup…Soufflais-je.

Je n’ai quand même pas tout à fait tord. Il me demande d’être respectueux, de faire attention à mes paroles et en plus d’agir en ami, de lui faire confiance par la même occasion. Alors qu’en plus, c’est un vampire qui peut très bien se débarrasser de moi si, en fait de compte, je ne lui plais pas.

-Mais, j’ai déjà pris ma décision, ajoutais-je, et je n’ai pas l’intention de retourner là-dessus.

Alors, j’acceptais « les conditions » en quelque sorte…Je prenais le risque. Suis-je vraiment si cinglé? Il semble bien que oui. Essayer de me lier d’amitié avec un vampire…Tout simplement d’en côtoyer un…Je n’ai pas toute ma tête. Mais, je n’ai pas l’intention de reculer en arrière. Bien sûr, je dis ça maintenant mais qui sait ce que j’en penserais plus tard…

" Tu as une personnalité étrange, Thomas... Tu es a la fois déterminé et dans le doute. Quelque part, je reconnais volontiers que j'apprecie cet esprit de contradiction. Cependant, comme tu l'as dit, tu ne peux plus faire marche arrière a présent. "

je marche, lentement, a côté de lui en exprimant mes pensées logiques. Il en capte un maximum, et j'espère bien tout. Bien que cela puisse s'averer difficile, il deviendra une sorte de compagnon a mon regard. En échange de ce privilège et de ce que cela implique, son seul devoir sera de ne jamais me déçevoir. En un sens, cela s'avèrera difficile... Mais pas impossible, surtout pour un humain de sa trempe. A vrai dire il me plait deja.

Une personnalité étrange? Je m’en passerais fort bien figurez-vous…Ça m’attirerait peut-être moins de problème…Du moins, je cesserais peut-être de me mettre moi-même les pieds dedans. Si je serais d’humeur paranoïaque, je croirais que tout ça est un complot. Mais, contrairement à ce que certains peuvent penser, ma santé mentale est encore à un stade « acceptable ». Bon, un certain nombre d’hybrides. 3 vampires. Au moins, je n’ai encore croisé aucun ange…À quand un loup-garou? Je me le demande. Tu racontes n’importe quoi, Thomas…De plus, tu te le racontes à toi-même. Et en plus, il l’aime bien « mon esprit de contradiction ». Moi, plus j’y pense, plus je le déteste.

-Moi, je trouve ça frustrant de toujours me dérouter moi-même…

Nous continuons notre marche. Je lui jette quelques petits regards…Venant encore à me demander pourquoi je m’embarque dans cette histoire jusqu’à ce que mes raisons, aussi ridicules qu’elles pouvaient l’être, me reviennent. Je ne peux pas retourner en arrière. Il l’a dit lui-même. Il est trop tard…Trop tard pour hésiter.

-Et maintenant?

Et maintenant, qu’allait-il se passer exactement? Je ne précise pas vraiment ma question. Peut-être était-elle évidente.

-Où allons-nous? Ajoutais-je.

" Pour l'instant, dans ce qui sera vraisemblablement ton lieu de résidence jusqu'a la fin de ta vie. Je ne te mènerai qu'après quelques précisions dans les catacombes, le royaume des notres. "

Si tu parviens a assimiler l'essenciel... Il me semble de plus en plus difficile de faire abstraction de mes "sentiments", a la fois curieux et trop heureux d'avoir enfin quelqu'un pour m'occuper, j'en oublie presque qu'il ne faut ni le brusquer ni faire de faux pas. Son entrée dans un monde qui le dépasse, mal préparée, pourrait conduire a un désastre. Je ne le souhaite pas.
Mes pas changent de direction au fur et a mesure, guettant en fait une toute autre question. D'ordre pratique en fin de compte. En ferais-je ou non l'un des notres... Peut être au final, cela dépendra surtout de lui. Je ne serais pas vraiment actif dans cette guerre, quoique j'aie un compte a règler je ne suis pas de ceux qui vont laisser périr d'autres pour atteindre mon but. Ashael... Personne ne me sera necessaire, et personne ne lui sera utile. Ainsi va la vie. Quand bien même ce genre de pensées animent mon esprit, mes pas restent les même, ma chevelure flotte toujours avec éllégance et lenteur derrière moi. La seule chose qui pourrait tendre a dire que je me refroidis serait mon regard, qu'il faudrait connaitre depuis un long moment avant de le décrypter. Je marche donc, calme, guettant une autre question de Thomas. Ce jeune humain en est bourré, ce n'est pas difficile en fin de compte.

" Tu me sembles dépositaire des qualités necessaires, dans tous les cas... "

Mon lieu de résidence. Jusqu’à la fin de ma vie. C’est presque…Charmant, dit comme ça. Et on termine ça avec un peu de suspense : « le royaume des notres ». Nôtre…Je trouve ça quand même assez amusant cette manie d’utiliser ce mot qu’à un vampire pour désigner sa race. Lestat aussi utilisait ce mot. Le royaume des vampires. C’est poétique. Mais, je n’en sais pas vraiment plus sur cet endroit. Les catacombes…Ça…Promet. Toute cette histoire promet…Mais, promet quoi? Et bien soit d’être une expérience étrange mais ma foi constructive…Ou bien un désastre monumental. Il y a un large faussé entre les deux. Et bien, en ce moment même je suis dans ledit faussé.

Je continue de suivre Judas sans trop savoir où nous allons. Dans mon sois-disant « nouveau chez moi », bien sûr, comme il l’a dit…Mais, ça reste toujours vague car je n’ai pas la moindre idée où sait. Je ne sais même pas à quoi l’endroit en question peut bien ressembler. Plus j’y pense, plus je crois que, mis à par son âge peut-être, je n’ai presque eu aucune réponse claire de sa part. Se montrera-t-il plus précis en tant et lieu vis-à-vis mes questions? Ça l’attendra encore…Un peu.

" Tu me sembles dépositaire des qualités necessaires, dans tous les cas... "

Et quelles qualités « nécessaires » je peux bien posséder pour avoir droit de poser des questions à un vampire et pour en supporter les réponses? Et s’il se trompait complètement sur moi? Et s’il n’était pas tombé sur le « bon gars » pour cette histoire? Ces qualités, il les a deviné ou lu dans ma tête? Je ne sais pas.

-Quels qualités, dites-moi? Qu’est-ce qui vous fait croire que je serais capable de tout ce que vous demander?

" La réponse est simple, Thomas... Soit tu es a la hauteur, soit tu le paieras de ta vie. Reconnais que sur ce point, tu as tout interrêt a te montrer particulièrement adroit.
C'est quand ils sont au bord du precipice que les humains sautent le mieux."

Rien de plus et rien de moins, je ne cherche ni a lui mentir ni a aggraver la situation. Qui plus est, lorsque Zakaria m'a fait cadeau de ma nouvelle vie, elle ne m'a pas laissé une semaine pour choisir... J'hestime avoir été assez prévenant comme cela, inutile d'en rajouter. Je marche vers la ville, quoiqu'étant relativement correcte elle me fait horreur. Trop serrée, trop moderne, et surtout la plupart de ses humains avaient un gout infect. La cause en étant bien sur l'alcool, la drogue ou simplement la pollution. De ce point de vue, peut être aurais-je du rester au fond de ma campgne...
Si je n'avais pas ressenti ce besoin depuis longtemps oublié de m'occuper, a autre chose que compter les vaches. Metaphoriquement bien sur. Le prochain lieu de vie de Thomas s'avèrera être un appartement au tout dernier étage d'un immeuble ni trop luxueux ni trop délabré, tout juste ce dont on pouvait en esperer (ormis peut être les quelques taches de sang qui se trouvent dans l'une des chambres, enfin... On a rien sans rien, même en étant un vampire).

" Au fait, j'espère que le sport ne t'ennuie pas... Tu seras au septieme étage, et j'ai bien peut que l'ascenseur ne soit pas du plus jeune âge. C'est tout de même mieux que rien. "

J'ai vécu dans pire, je sais donc de quoi je parle. Si il survit, il pourra verifier que j'ai aussi vécu dans mieux. A l'occasion. Pour ce qui en est de ne pas s'en faire, je dirais plutôt que je compte sur lui pour sauver sa vie. Il est plusieurs vampires qui devront probablement se contrôler a début pour respecter la marque qu'il a dans le cou, cependant il me semble assez simple de lui faire rentrer dans le crâne (a coups de poings si besoin) les quelques règles qui régissent notre monde.
Cette pensée m'amuse, et je le montre sans le vouloir l'espace d'un instant. Je me mord interrieurement la joue, peu de personnes peuvent se vanter de m'avoir vu rire, ou même sourire. Et lui, en un instant... Mon propre sang me dégoute tant je l'aime, j'essaie de ne pas y penser en le buvant. Je me rate quelque peut a cause de mon etat d'esprit actuel, entre l'exasperation et l'agacement. Un peu de ce liquide sort de ma bouche, sur le coin droit de mes lèvres: Je l'y laisse pour l'instant, me consacrant a mon "élève".

" Commençont maintenant. Qu'imagines-tu de notre societé, et qu'en sais-tu? "

[gnooo, enfin un post de taille acceptable *_*]

Particulièrement adroit. Je suis bien obliger vu la pente glissante où je me trouve. Et puis bon, j’ai toujours su travailler sous la pression, non? Oui, mais dans ce cas-si, ce n’est pas à proprement parler un travail. Les enjeux ne sont pas les même et il n’y pas vraiment possibilité de démission. En fait, c’est carrément nouveau, je n’ai pas à chercher un appui. Tu entres dans un monde que tu ne connais pas Thomas...Et tu le fais volontairement de plus. Ouais, je suis cinglé.

Il parle quelque peu de mon nouveau logement. 7ième étage. Ascenseur dysfonctionnel. Ça me convient.

-Si vous verriez les logements où j’ai vécu depuis ses 15 dernières années, vous ne vous inquiéteriez pas trop pour ce genre de détail...

Je suis presque chanceux que jamais un plafond ne me soit tomber sur la tête. J’ai toujours su me contenter de peu, alors, ça ira. De la petite maison familiale où je vivais avec mes 4 frère et soeurs jusqu’à mes appartements miteux en passant par les logements d’étudiants délabrés d’il y a quelques années... Ça ne peut pas vraiment être pire des autres endroits où j’ai habité.

-Je suis sûr que ça me conviendra parfaitement.

Je regarde Judas, et pendant un court instant, je crois le voir sourire. Peut-être même a-t-il ri, rapidement, discrètement, de façon presque inaudible. C’est étrange. Voir ce visage inexpressif se mouvoir dans un rictus amusé, même pour un court instant...Et qu’est-ce qui aurait pu être susceptible de lui provoquer une telle réaction de toute façon? Pas moyen de le savoir. Peut-être que c’était dans ma tête. Peut-être que ses lèvres n’ont même pas bougé. Je ne peux être sûr de rien je crois. J’ai l’impression que je ne peux même plus me fier à ce que je vois. Non, je suis sûr qu’il a souri en fait. Mais, pourquoi? Ça, je ne sais pas. Il...Il a du sang sur le coin de la bouche? Je n’ai pas le temps de me perdre encore dans des réflexions qui ne mènent à aucune conclusion qu’il me pose une question... Commençons.

-Pour ce que j’imagine...Je ne le sais plus exactement. C’est très...Compliqué, je crois. Pour ce que je sais. Très peu. Je sais que vous avez une reine. L’ail, les crucifix et toutes ses vieilles superstitions sont fausses...Le soleil ne fait que vous aveugler. Par contre, c’est vrai que vous êtes immortels, que vous buvez du sang, que vous ne pouvez pas être malade. Certains d’entre vous lit dans les pensées... Une vitesse surhumaine aussi. On m’a dit que les vampires étaient particulièrement nombreux à Paris si je ne me trompe pas. Il y a les anges aussi. La guerre. Mais, je ne sais pas vraiment de chose sur le sujet. Certains hybrides connaissent votre existence aussi je pense...Je crois que c’est tout.

Je marque une pause et je repense à Lestat. Que m’avait-il dit d’autre? Que lui avais-je demandé? Ah...

-...Aussi...Je ne suis pas certain...Mais, je crois que...Que vous pouvez mourir...Si on vous tranche la tête...N’est-ce pas?

Lestat ne m’avait pas répondu directement. Mais, j’ai eu amplement le temps de deviner.

Enfin, il commence a parler d'abondance. J'ai mis du temps a obtenir ces quelques phrases, mais enfin je peux ressentir le plaisir d'un avis exterieur avec lequel je pourrais débattre, loin des blocages et des gênes de la communauté vampire. Je marche un moment ainsi, sans prononcer un mot, en le laissant parler. Nous commencons a penetrer dans des rues, un sol que j'apprecie moins que la terre battue du parc. Ce n'est a ce moment que j'entreprend de réctifier, embellir ou rajouter certianes choses. Je veux garder un point de vue objectif, cependant... Nous verrons.

" Je ne m'inquiète pas, saches que ce genre de sentiments m'est devenu étranger. Disons pour fair simple que ton confort est un minimum que je me doit d'assurer. Pour ce qui est de ta vie passée, je ne te demande pas de l'oublier. Mais il sera difficile de comparer ton passé et ton futur, je pense. "

Je capte involontairement une pensée fugace, cela arrive souvent quand je me relache trop. Il semblerait que Thomas saisisse plus de choses qu'il e devrait, je m'arrête donc pour l'observer longuement. Les mains le long de mon corps remontent a mon visage, essuyant le sang qui coulait de ma bouche voila quelques instants. La blessure guerie, enfin "propre", je reprend la parole cette fois sans marcher. Il semble primordial qu'il comprenne ce que je vais lui dire.

" Oui, les vampires saignent. Mais cela n'a rien d'étonnant, d'après toi ou va le sang que nous ingurgitons? Surement pas aux toilettes... En tout cas pas a ma connaissance... Et saches que je ne souris que rarement, ne te vante pas d'avoir assisté a cela et ne le mentionne pas de manière détachée. Considère le comme un peu secret entre nous... "

Le genre de secret qui pourrait couter cher, très cher... Si il venait a perdre sa nature. Mais je lui fait confiance, il n'est pas bète au point de trahir ce genre de choses. Pas après ce qu'il a vu, et pas après ce qu'il verra. Je reprend ma marche, car si le temps m'importe peu j'ai conscience que lui ne saurait marcher toute la nuit en discutant -ce qui me chagrine. Il me parle de ce qu'il pense savoir ou deviner, le hoche simplement la tête jusqu'a ce qu'il ait fini. Dans l'ensemble, il ne se trompe pas trop. Il simplifie, son esprit est encore humain, aller au plus direct en oubliant les nuances.

" Une guerre... Sans aucun doute. Ou plutôt un combat simple, entre deux races qui ne peuvent vivre en symbiose. Il n'y aura pas de paix, simplement l'extermination ou des leurs, ou des notres. Pour ce qui est de notre reine, ida, -A savoir ma petite soeur-, peut être auras-tu l'honneur de la croiser un jour. J'espère qu'alors j'aurais eu assez de temps pour te former a la politesse dont un humain doit faire preuve, quoique je ne pense pas qu'il y ait eu de précédents. "

Je reprend doucement le fil de ce qu'il m'a dit, reflechissant a la fois avec rapidité et précision quand a tout ce qui est sorti de ses fines lèvres surmontées d'une petite moustache. Je ne la trouve d'ailleurs pas très esthetique, mais c'est simplement un gout personnel -peut être du au fait que je suis imberbe depuis ma transformation-...

" Pour faire simple, disons "des capacités surhumaines"... Je ne crois asp qu'il s'agisse seulement de vitesse. Et détrompe toi, nous sommes très peu comparés aux humains. Une centaine, je pense... Du moins a Paris bien sur, dans le monde notre population s'est vue croitre, tant en magnifiscence qu'en nombre. Il existe aussi certains vampires qui, comme moi, sont dans la possibilité d'utiliser des dons qui vont dans une parallèle du simple physique. Peut être un jour en sauras-tu plus a ce sujet. Pour l'heure, tu as une idée peu près correcte de ce qu'est notre societé... pour un humain. "

J’étais à peu près conscient qu’il ne s’inquiétait pas vraiment pour moi. Mais bon, je le laisse continuer à parler. Comparer un passé de journaliste paumé à un futur improbable d’ami paumé de vampire…Je comprends que ce n’est pas faisable. Une grave perte de temps, d’énergie et ça met en péril l’équilibre de ma santé mentale.

Il se tait soudainement et me regarde. Il s’arrête même de marcher. J’ai quelque chose sur la figure où quoi? J’ai dis quelque chose? Il se peut, j’ai tendance à parler à voix haute quand je réfléchis…Mais, il ne me semble pas m’être entendu parlé…Ah. Il l’a peut-être lu comme on peut dire. Comme pour confirmé mon idée, il porte sa main à sa bouche pour y essuyer le sang. Au moins, ce qu’il a perçu n’était qu’une petite constatation. Je n’imagine pas le malaise que j’aurais s’il captait de ma par une pensée déplaisante.

Les vampires saignent. C’est logique au fond, surtout présenté de la façon qu’il le dit. Je suis plus surpris par la suite des paroles. J’avais deviné qu’il n’était pas de nature très souriante, mais que cela doit rester un secret, ça me rend perplexe.

-Je ne dirais rien, si c’est que vous voulez…Mais, je ne comprends pas en quoi il est mal de sourire…

Il ne fait que hocher de la tête quand je lui dis ce que je sais. Je ne dois pas me tromper totalement alors. C’est un début alors.

Puis, il parle. Il compare la guerre plus en un combat qui finira par l’extermination d’une race ou de l’autre. Ce serait presque étonnant qu’une guerre qui, si j’ai bien compris, dure depuis sans doute des millénaires, se termine un jour. Mais, qu’est-ce que je peux bien en savoir de toute façon? Et maintenant, il parle de la reine Ida, sa sœur…La rencontrer un jour? Je crois que je supporterais bien de ne pas rencontrer dans l’immédiat d’autres vampires en fait. Il me corrige aussi en disant qu’ils ont des capacités surhumaines, pas seulement au niveau de la vitesse. Je m’en doute. Et finalement, une centaine environ à Paris. Beaucoup. C’est relatif. Je considère qu’une centaine de vampires sanguinaires, ce n’est pas peu. Il me mentionne un pouvoir qu’il a, mais je ne suis pas sûr de tout saisir. Il dit qu’il m’en parlera peut-être une autre fois. Peut-être…Mon idée de ce qu’est un vampire est à peu près correcte pour un humain. Je suppose que je dois prendre ça comme un compliment…Je crois.

-Si vous me permettez une question…Pourquoi une guerre exactement?

" Pour ce que j'en sais, Ashael la déclencha voila bien longtemps, lorsqu'il eut découvert notre race. Il était, d'après moi, simplement inquiet de voir que d'autres créatures en ce monde pouvaient aspirer a le dominer. Disons pour faire simple que le jour ou il déclencha cette guerre, il fit l'erreur de se croire vainqueur a coup sur. Malheureusement, nous sommes maintenant trop forts et trop nombreux pour que les siens s'amusent a se croire en sécurité, a vrai dire je ne me soucie pas tellement de ce que pensent les autres tant vampires qu'Anges ou humains. J'aspire a tuer Ashael, et uniquement lui. C'est une notion peut être un peu compliquée a comprendre pour toi... Du moins pour le moment. "

Bien que j'aie continué a marcher du même pas un certain temps, je notais sans grande surprise que j'avais commencé a prendre le pas sur Thomas. peut être a cause du sujet qui ne me plaisait pas tellement, toujours était-il que je me suis permis de ralentir pour qu'il revienne a ma hauteur sans remarquer que j'avais involontairement perdu de vue une certaine politesse. je m'arrêtait bientôt face a un immeuble ni délabré ni luxueux, le genre d'habitation anodine parfait. Je lui remis doucement un clé sans omettre d'effleurer sa main, y laissant une impression de chaleur alors que je le fixait.

" N'oublie pas, septieme etage... Et il faudra probablement nettoyer la salle de bain, la personne qui s'est chargée de te liberer cette suite n'a pas fait ca avec la plus grande propreté... Il a du gacher un litre de sang au moins. "

J'attend ainsi de voir si thomas veut en savoir plus, me poser une question peut être? Sait-on jamais, je ne voudrais pas qu'il se sente deja délaissé...

Ashael. J’en comprends que c’est un ange. Et pas n’importe lequel bien sûr. L’équivalent de ce qu’est la reine Ida sans doute. Je l’écoute attentivement, et bien que mon esprit soit un peu perdu, j’en comprends le principe. Mais, quand il dit qu’il ne veut que tuer Ashael et que le reste il s’en moque…Je ne comprends pas. Pourquoi uniquement Ashael? Ne serait-il pas remplacer comme l’a été la précédente reine des vampires pour ainsi que cette guerre sans fin se poursuivre? J’ai peut-être rater un détail ou bien n’a-t-il pas encore parler de ce « détail » qui me ferait alors tout comprendre…Ou bien peut-être que je ne comprendrais jamais cette race et encore moins Judas. Ou encore…Il n’y a rien à comprendre. Mais, ce serait absurde.

Je sors de mes pensées troublées au moment où Judas s’arrête de marcher. Ah? Nous nous sommes arrêté devant un immeuble, dont je devine qu’au septième étage se trouve mon nouveau chez moi. Je contemple un peu l’endroit. De l’extérieur, ça n’a pas l’air trop mal. Ce n’est pas extraordinaire. Bien normal, banal... Mais, ça semble tout de même mieux que mon ancien appartement à première vue. Je tourne mon regard vers Judas qui me tend une clef. Il touche doucement ma main quelques petites secondes.

En me regardant, il reprend la parole. Septième étage, je n’oublierais pas. Nettoyer la salle de bain? D’accord…Ce ne devrait pas être un problème malgré que l’ordre et la propreté ne viennent pas de façon naturelle chez moi…

…Attends, il dit quoi là?

…la personne qui s'est chargée de te liberer cette suite n'a pas fait ca avec la plus grande propreté... Il a du gacher un litre de sang au moins.

Je le regarde…Quelque peu…Ahuri. De grands yeux, un sourcil légèrement haussé, un petit air nerveux. Mais, plus surpris qu’apeuré. Et vient maintenant l’éternelle question…Est-ce que je veux vraiment savoir? Est-ce que je veux vraiment savoir? Est-ce que je veux vraiment savoir?…

Est-ce que je veux vraiment le savoir?

-Et la suit a été « libéré » il y a combien de temps?

" Il y a a peu près.... Une heure ou deux, je pense. D'après l'odeur, le sang est encore frais et il sera facile a nettoyer. Ah j'oubliais, il y a quelques petites restrictions quand a l'usage de cet endroit. Lorsque tu sors ne parle a personne de l'endroit, aucun ne doit savoir a quel étage tu habites. Sors un minimum la nuit, si tes jambes te démangent tu as de l'espace pour marcher a l'interrieur... inutile de courrir des risques pour rien. Ensuite, a l'interrieur, tu trouveras un bippeur sur le lit. Je veux que tu l'aies avec toi même dans ta douche, a partir du moment ou il sonnera tu auras une heure pour te rendre au parc ou nous nous sommes rencontrés. Pour finir, n'aie pas l'air outré chaque fois que je te parle de sang ou de disparitions étranges d'humains... C'est tout a fait normal pour nous, vous faites la même chose avec des animaux. Nous ne faisons que nous nourrir... "

J'en eut bien vite fini avec mes explications et mon "sermon", quoiqu'il ne soit pas très stable Thomas semble attaché a une certaine image de nous que je ne voudrais pas qu'il conserve. Nous ne sommes pas des monstres, simplement des êtres qui se nourrissent des humains. Je ne crois pas que ce soit répréhensible de se nourrir... Bref, il va falloir le purger de tous ses préjugés... la tâche ne s'avère pas de tout repos, et pour le moment je préfère gentiment m'éloigner en lui souriant paisiblement. Sa première nuit pourrait être mouvementée, étant donné le fait que j'ai oublié de préciser qu'il restait un être dans cette chambre... une Nymphomane dont l'un des notres s'était vu être pris de passion (ou de pitié?)... L'idée me fait presque rire, alors que je m'éloigne sans lui tourner le dos.... et sans sembler bouger. Les mots se forment sur mes lèvres, bien qu'il ne les entendes plus il doit être capable de les comprendre.

" A bientot, pas de bêtises... "

» Point de chute (PV Jonathan Lachance)